Rien d’étonnant si l’un des producteurs exécutifs d’Un Fils du Sud se nomme Spike Lee, alors que ce dernier apparaît plus souvent au générique des longs-métrages en tant réalisateur qu’en tant que « coach » d’un autre auteur. Il y a en effet deux bonnes raisons à cela. La première, c’est que quand Barry Alexander Brown n’est pas derrière la caméra comme c’est le cas ici, il fait régulièrement office de monteur des œuvres de son célèbre confrère, de Do the Right Thing à BlacKkKlansman. Seconde raison de cette participation du cinéaste afro-américain : le sujet du film, qui ne pouvait que lui plaire et le mobiliser.
Le « fils du Sud » qu’évoque le titre du film se prénomme Bob Zellner. Un étudiant blanc très brillant inscrit dans une université de l’Alabama, mais aussi le petit-fils d’un des leaders du Klu Klux Klan de la région, qui décide, au début des années 1960, de s’engager corps et âme dans le combat pour les droits civiques aux États-Unis. Fiancé à une belle jeune femme bien sous tous rapports qui suit le même parcours que lui, il prépare une thèse sur les relations interraciales, pour laquelle il ne se contente pas de travailler en bibliothèque, préférant aller regarder ce qui se passe sur le terrain. Et c’est ainsi que son avenir tout tracé se retrouve soudain remis en question après avoir assisté à une manifestation d’Africains-Américains réprimée par la police, puis rencontré Rosa Parks. Laquelle, en refusant de céder sa place dans un autobus à un Blanc, avait défié quelque temps auparavant la politique de ségrégation de l’Alabama et obtenu, après un long bras de fer juridique, qu’un arrêt de la Cour suprême justifie son acte de révolte courageux et pionnier.