Afrique du Sud : les peuples autochtones font vaciller Amazon

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« Les travaux de construction doivent cesser immédiatement et les promoteurs immobiliers devraient organiser une rencontre et une consultation significative » avec les membres du peuple Khoïsan. Cette décision d’un tribunal sud-africain datant du 18 mars met un coup d’arrêt net au projet de construction d’un complexe immobiliser qui doit abriter le siège pour l’Afrique du géant américain du e-commerce Amazon, près de la ville du Cap.

En effet, pour les communautés autochtones dont les premières actions de résistance face aux colonisateurs européens, en 1510, avaient été menées sur ce terrain, cet emplacement est sacré. Ces derniers voient dans le projet du géant du e-commerce « la destruction d’une zone naturelle et d’un site mémoriel, héritage des premiers peuples ». Au-delà, ce sont les questions centrales de la justice sociale et de la terre en Afrique du Sud qui se retrouvent une nouvelle fois au premier plan.

« Le droit fondamental à la culture et au patrimoine des groupes autochtones, plus particulièrement les peuples des Premières nations Khoï et San, est menacé en l’absence de consultation appropriée », estime le tribunal qui a rendu sa décision publique ce dimanche 20 mars. C’est en avril 2021 qu’Amazon a annoncé l’implantation de son siège africain au Cap. La construction de ce complexe immobilier, nommé River Club, au budget de quatre milliards de rands (231 millions d’euros), a déjà commencé, là où se trouvait précédemment un terrain de golf.

Dans sa décision, le tribunal note que plusieurs groupes khoïsan ont apporté leur soutien à ce projet immobilier, après que ses promoteurs ont accepté de bâtir un centre historique et culturel qui sera géré par les autochtones.
Mais le Conseil traditionnel autochtone Goringhaicona Khoi Khoin et une association de quartier ont demandé à la justice d’arrêter la construction du complexe immobilier, approuvée l’an dernier par la municipalité qui cherche par toutes les voies et moyens à faire repartir une économie touchée de plein fouet par la crise du Covid-19. Car le projet prévoit plus de 5 000 créations d’emplois pendant la construction, selon le promoteur, puis quelque 860 en phase de croisière. « Aller sur le terrain sacré de quelqu’un et construire dessus sous prétexte de créer du travail, c’est un peu tordu », avait réagi au micro de l’AFP Tauriq Jenkins, du conseil de Goringhaicona. « Vous allez fournir un boulot aux Khoïsan en leur demandant de déterrer les tombes de leurs ancêtres ? »

SourceLe point
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