Crise Russie-Ukraine : L’Afrique s’organise pour faire face à une future crise alimentaire

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Rendu à plus d’un mois d’affrontements entre les troupes militaires russes et les troupes ukrainiennes, les menaces de famine dans le monde se font de plus en plus persistantes. Face à cette pénurie alimentaire annoncée, l’Afrique met en place un plan de riposte.

La Banque Africaine de Développement (BAD) a décidé de lever dans les prochains jours, près d’un milliard de dollars. Ceci dans le but d’étendre rapidement les surfaces agraires en Afrique et pallier les pertes imposées par la baisse des récoltes ukrainiennes. Le principal secteur ciblé est la récolte de blé. L’Ukraine étant le principal fournisseur de blé en Afrique, la guerre qui sévit actuellement dans le pays a considérablement réduit l’importation de cette denrée dans plusieurs pays africains. Ce milliard de dollars sera alors utilisé pour stimuler la production du blé sur le continent.

En effet, les experts du Fond Monétaire International (FMI) ont expliqué que le conflit qui sévit actuellement en Ukraine, au-delà des pertes matérielles et humaines, va occasionner s’il se poursuit une énorme pénurie alimentaire à travers le monde et notamment en Afrique avec en prime une augmentation des prix des produits de première nécessité. L’Ukraine et la Russie représentent plus d’un tiers de la production mondiale de blé. 45 pays africains sur 54 importent le tiers de leur blé de ces deux pays et 18 pays importent plus de 50% du blé russe et ukrainien. Au rang de ces pays, nous avons le Burkina Faso, l’Egypte, la République démocratique du Congo, le Liban, la Libye, la Somalie, le Soudan pour ne citer que ceux-là.

Les effets de cette guerre se font d’ores et déjà ressentir en Afrique. Dans plusieurs pays, les produits issus du blé et de la farine sont en nette augmentation. C’est notamment le cas du Cameroun. Ici, le prix du pain a augmenté en même temps que le prix d’un sac de farine. Réagissant à cette situation, le nigérian Akinwumu Adesina, président en exercice de la BAD a déclaré au micro de l’AFP que : « S’il y a un moment où nous devons vraiment augmenter de manière drastique la production alimentaire en Afrique, pour sa sécurité alimentaire et pour atténuer l’impact de cette crise alimentaire découlant de cette guerre, c’est maintenant. » Le processus de modernisation de l’agriculture sur le continent est enclenché.

Les fonds levés par l’institution financière africaine auront pour bénéficiaires environ 40 millions d’agriculteurs africains. Il sera question pour ces derniers de stimuler la production du blé, du soja, du riz et bien d’autres cultures. L’objectif recherché ici est d’arriver à nourrir plus de 200 millions de personnes à travers le continent. Pour le patron de la BAD, les agriculteurs devront être à même d’utiliser de nouvelles technologies agricoles qui pourront résister au climat et produire une variété de blé résistante à la chaleur. En guise d’illustration, Akinwumu Adesina cite l’Ethiopie qui a réussi à augmenter sa production de blé et sur la voie royale de l’autosuffisance alimentaire d’ici 3 ans. Le pays rêve même déjà d’exporter son blé vers l’Egypte qui est actuellement, le premier importateur de céréales dans le monde.

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