Pour la seconde fois, et après avoir dû annuler son édition de Marrakech en raison de la fermeture des frontières marocaines, la foire d’art contemporain africain 1-54 fait escale à Paris, dans les locaux de la maison de ventes aux enchères Christie’s (7-10 avril, 9 avenue Matignon, VIIIème arrondissement). Pendant quatre jours, 23 galeries exposent ainsi une cinquantaine d’artistes africains ou issus de la diaspora africaine, à quelques mètres des Champs-Élysées et au moment même où se tient un autre salon consacré à l’art contemporain : Art Paris (7-10 avril, Grand Palais Éphémère, 130 galeries).
Dans les couloirs de Christie’s, la variété est au rendez-vous, offrant aux visiteurs (et aux collectionneurs…) un large panorama de la création sur le continent, grand écart entre œuvres patrimoniales et œuvres résolument contemporaines. En matière de photographie, par exemple, il est possible de voir, à quelques stands de distance, des tirages en noir et blanc du malien Seydou Keïta décédé en 2001 (Galerie Nathalie Obadia) et des images éclatantes de couleurs du ghanéen de 26 ans Prince Gyasi (Nil Gallery).
La création contemporaine domine néanmoins largement et l’on remarquera que, dans la multitude des travaux présentés, le portrait réaliste s’impose souvent. Au cours de sa déambulation, le visiteur de la foire ne pourra éviter de croiser le regard frontal, fier, dense d’hommes et de femmes anonymes mais porteurs d’histoire(s) et de discours politiques immortalisés par les artistes.