Alors qu’ils travaillaient comme ingénieurs en France au début des années 2010, les Tunisiens Karim Jouini et Jihed Othmani ont réalisé que les processus d’enregistrement et de suivi, ainsi que la gestion physique du budget sont compliqués pour les entreprises. Non seulement l’offre existante utilisait encore les ordinateurs de bureau malgré les solutions mobiles de facturation et de dépense disponibles, mais aussi, la politique gouvernementale en matière d’émission et d’enregistrement des factures était encore à la traine.
Ils ont alors commencé à travailler sur le projet Expensya, qui deviendra plus tard l’un des outils fintech les plus réputés d’Europe. C’est en 2014, de retour en Tunisie, qu’ils lancent leur marque fournissant des outils de gestion des dépenses pour les entreprises. Pour en assurer le développement, ils ont recours à des investissements en capital-risque, avec des levées de fonds réalisées respectivement en 2016, 2017 et 2018. Ils lèvent ainsi 20 millions de dollars venant d’investisseurs français et allemands comme MAIF Avenir, Silicon Badia, ISAI, et Seventure Partners, apprend-on sur We are tech Africa.
Leur solution digitale est devenue la première archive numérique légale de factures en France. Expensya s’est étendue à l’Europe et à l’Afrique, avec des succursales dans une quarantaine de pays. D’après Karim Jouini, la start-up est opérationnelle dans plus de 90 pays et est utilisée par près de 6 000 entreprises. « Quand Expensya a démarré, les entreprises utilisaient encore des tableaux Excel ou des solutions de saisie de données sur mesure pour enregistrer et suivre leurs dépenses », a-t-il expliqué à TechCabal.
Dans l’optique de développer ses activités, le duo d’entrepreneurs a lancé en février 2022 des cartes de paiement pour ses clients d’Europe, et travaille à étendre cette nouvelle solution en Afrique. « Avant, les employés ne pouvaient que demander à être remboursés après avoir dépensé, mais avec notre carte, ils peuvent maintenant dépenser en temps réel […] Notre logiciel permet de s’assurer qu’ils respectent la politique financière de l’entreprise et celle du pays depuis lequel ils dépensent », a affirmé Karim Jouini.