Zanzibar, l’île aux épices

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Ce port c’est peut-être Zanzibar, un nom qui résonne comme Tombouctou, Biribi ou Trifouillis-les-Oies. Une de ces îles suffisamment mangée par le mythe pour qu’on aille voir vraiment à quoi elle ressemble.
Que sait-on au juste de cette mystérieuse île aux épices, si ce n’est qu’elle est encore aujourd’hui à la fois la destination fétiche des Italiens et un haut lieu de culture musulmane ? Que sait-on de cet islam marin qui gouverna pendant des siècles en s’enrichissant du commerce des épices, de l’ivoire, de l’or et surtout des esclaves ?

Zanzibar ne se résume pas à quelques intérieurs pris au grand angle pour les magazines de déco, ni même à ses plages de sable blanc caressées par l’eau turquoise des lagons. Zanzibar c’est un véritable brassage de cultures, et Unguja, l’île principale, un territoire à découvrir en routard au guidon d’un deux-roues…

Zanzibar est bien un archipel à part. Arrivés au 7e s, quelques années seulement après l’Hégire, les marchands arabes s’installent sur ce qui deviendra « le rivage », sahel en arabe, un terme dont dérive aujourd’hui le mot swahili. Puis, c’est au tour des Perses de Chiraz de débarquer sur l’île pour faire commerce au nom d’Allah. Ils y apporteront leur maîtrise de l’architecture, leur science de l’agriculture, le raffinement de leur culture : étoffes, parfums, bijoux…

Car, bien avant l’arrivée des Portugais, Zanzibar constitue un centre de négoce international, véritable foyer de la culture islamique dont l’âge d’or de situera entre le 12e et le 15e s. Un empire commercial qui s’étendra de la Méditerranée à la mer de Chine.

À Zanzibar, si l’objectif avoué de vos vacances est de vous gorger de soleil, rendez-vous à la pointe nord de l’île ! La plage, version Rita Pavone, pasta, gelati et tutti quanti. En effet, quand Zanzibar s’est ouvert au tourisme dans les années 1990, les promoteurs italiens y ont investi en masse contrairement aux autres pays. Conséquence : aujourd’hui, leurs compatriotes représentent un tiers des touristes qui se rendent sur l’île.

Du coup, les hôtels sont à touche-touche. Cette pandémie a même gagné progressivement la côté Est jusqu’à Uroa Bay ou les hôtels « all inclusive » se multiplient. Rien de spécial à y faire, à part buller sur son transat en attendant que la mer remonte et permette de nager sans se ruiner les genoux sur les oursins.

Appelons ça le tourisme balnéaire à défaut de prononcer son vrai nom. Chaque hôtel possède son beach-boy attitré, un pseudo-Masaï grimé comme une marionnette qui fait le planton en attendant son client. Une totale ineptie d’ailleurs, car les Masaïs sont des purs produits d’importation, leur culture est totalement étrangère à l’île.

On l’aura compris, la côte Est n’est pas notre tasse de thé (aux épices), Zanzibar est un archipel pétri d’influences culturelles diverses qui ont fusionné ou se sont sédimentées au fil du temps. Il serait bien dommage de le réduire au seul sea, sex and sun.

Le centre de l’île n’est plus tout à fait africain, pas vraiment le Kerala, il fait penser à Maurice. Ici, l’Afrique s’est fondue progressivement dans l’Inde tropicale des jungles. Par moment, le contraste est saisissant entre la savane écrasée de soleil, qui s’étire le long du littoral, et ces petits édens de verdure où dominent les grands manguiers.

Pour toucher du doigt cette réalité, rien de tel qu’une balade accompagnée d’un ranger dans la forêt préservée du parc national de Jozani. C’est là que vit le colobe roux (piliocolobus kirkii), une espèce de singe endémique à Zanzibar qui a la particularité de ne pas avoir de pouce opposable. Vu sa forte odeur corporelle, les villageois l’appellent kima punju, « l’empoisonneur ».

Mais le centre de l’île est surtout réputé pour ses fermes aux épices. Le commerce des épices a joué un rôle décisif dans le début du commerce maritime et notamment dans l’expansion de la religion musulmane.

SourceRoutard
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