Ecris par le Béninois Tèju Baba, ce livre de 136 pages revisite avec illustrations à l’appui, les figures emblématiques qui ont œuvré pour rehausser l’image du continent. Que ce soit dans le domaine des Arts et Spectacles, du Sport, de la littérature, des Sciences et technologies, l’entreprenariat, l’éducation ou encore la santé et la médecine, l’auteur nous plonge dans une profonde odyssée d’une Afrique qui fait bouger les lignes.
Edité aux éditions My African Clichés et illustré par Hélène Berly, le livre « 50 pionniers africains » vient s’inscrire dans la longue liste des ouvrages exaltant les exploits des personnages africains. Mais sa particularité, est qu’il fait le tri dans les 54 pays que compte le continent, de 50 personnalités qui ont ouvert la voie dans leur domaine respectifs. Contrairement aux autres ouvrages, Tèju Baba s’est appesanti sur des personnalités moins connues et parfois pas récompensées pour leurs œuvres. Si le chef d’œuvre final se présente tel un manuel scolaire en français et en anglais, la démarche de collecte des données et informations a été très rigoureuse. L’auteur a dû passer outre les moteurs de recherche sur internet.
La période de collecte des données s’est effectuée sur deux ans. L’auteur a sillonné le continent à la rencontre des universitaires et chercheurs. Ces derniers lui ont fourni une base de données très solide sur les pionniers africains sur une période récente. Notamment de la fin du 19e siècle à nos jours. L’auteur explique que les moteurs de recherche sur internet ne lui ont pas été d’une quelconque aide : « Je me suis rendu compte qu’en utilisant les moteurs de recherche, les algorithmes ne faisaient remonter aucune information sur les pionniers africains, Il a fallu que je tape “indigène” pour obtenir des résultats. »
Dans l’ouvrage on retrouve des personnalités peu connues du grand public. C’est le cas de William Anderson Soga. Ce dernier est le premier médecin noir diplômé d’Afrique du Sud en 1894. On note aussi la présence de Pelagia Majoni. Elle est la première africaine à donner son nom à un astéroïde. Zimbabwéenne d’origine, Pelagia s’est démarquée à seulement 23 ans en brillant dans un domaine complexe comme les mathématiques. Elle a apporté de l’électricité dans son village natal en développant un système de récupération des déchets de pommes de terre générant de l’énergie électrique. A coté de ceux-ci on retrouve la présence des légendes connues telles que Wangari Maathai, première femme d’Afrique orientale et centrale à obtenir un doctorat en 1971 et première femme africaine à avoir reçu le prix Nobel de la paix en 2004, Nii Quaynor ce scientifique et ingénieur ghanéen qui a joué un rôle important dans l’introduction et le développement d’Internet dans toute l’Afrique. Ou encore Lupita Nyong’o, première femme noire africaine à recevoir un Oscar en 2014, et Wole Soyinka, premier prix Nobel noir africain de littérature. Cependant le livre soulève des questionnements quant à l’absence des figures importantes telles que Yambo Ouologuem et Nelson Mandela. Sur l’absence de Mandela, l’auteur se défend en ces termes : « On me demande souvent pourquoi Nelson Mandela ne figure pas dans le livre. Or, sans Albert Luthuli, son combat n’aurait pas existé. Et cela vaut pour de nombreux pionniers présentés dans cet ouvrage. »
L’auteur de cet ouvrage, Tèju baba est un économiste de formation et médecin Béninois. Il vit au Kenya. Le livre est disponible en ligne et dans de nombreuses bibliothèques physiques en Afrique et ailleurs. On peut l’obtenir au prix de 37,95€ soit 41, 16 $.
