Ceci est le résultat d’une opération militaire menée autour du Lac Tchad. Cette opération a réuni trois pays à savoir le Nigéria, le Cameroun et le Niger. Depuis plusieurs semaines déjà cette force mixte s’est activée pour débusquer ces jihadistes.
Les encablures du Lac Tchad ne sont plus la chasse gardée des jihadistes. En effet, depuis plusieurs années, des groupes rebelles ont pris pour cibles les localités environnantes du Lac Tchad. Elles y ont mené de nombreuses exactions. Ce qui a contraint les populations à fuir cette zone. C’est fort de ce constat que le Nigéria, le Cameroun et le Niger, principaux pays gravitant autour du Lac Tchad, ont conduit une opération militaire nommée Lake Sanity, ces dernières semaines. Résultats de course, près de 100 rebelles neutralisés. Tous issus de l’Etat Islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) et du JAS, une filiale très puissante et fidèle de la secte terroriste Boko Haram.
Selon le porte-parole de cette force multinationale le colonel Muhammad Dole, le butin rapporté de cette expédition punitive comprend des armes de calibre 105 mm, des motos, de vélos, des bateaux, de la nourriture et des drogues. Et de nombreuses usines de fabrication d’armes artisanales détruites. L’opération a par ailleurs aussi permis de libérer des otages. Principalement des enfants et des femmes. Parmi les jihadistes neutralisés par les frappes aériennes, on note la présence d’au moins dix commandants de haut rang. Quatre d’entre eux ont été formellement identifiés. Il s’agit notamment d’Abubakar Dan Buduma, Abubakar Shuwa, Abu Ali et Abu Jubrilla.
Le colonel Muhammad Dole a néanmoins précisé qu’au cours de cette opération, 18 soldats ont été blessés par des engins explosifs posés par des rebelles. Il n’a pas précisé la durée de cette opération. Depuis pratiquement 10 ans, les territoires environnants le bassin du Lac Tchad sont le théâtre de nombreuses exactions causées par la nébuleuse Boko Haram et ses branches armées. Au Nigéria, la rébellion est ancrée au Nord-Est. Au Cameroun, elle est axée dans la région de l’Extrême-Nord. Plusieurs milliers de civils et de soldats ont déjà perdu la vie et on dénombre des millions de déplacés. Les principales zones passées au peigne fin par la force conjointe sont Zanari, Arina Woje, Asagar, Larki et Garere.
Fort de cette déroute, les forces rebelles ont décidé de regonfler leurs effectifs par le recrutement de nouveaux combattants. C’est ce que rapporte le journal en ligne nigérian Human Angle. Le site rapporte que l’Iswap aurait décidé de jeter son dévolu sur les pêcheurs exerçant dans la région du Lac Tchad. D’ailleurs, la branche terroriste a accentué au cours de ces dernières semaines sa politique de taxation des populations locales. Une situation qui a poussé de nombreux pêcheurs à fuir le Lac Tchad.
Des initiatives de ce genre entre Etats pourraient rapidement contribuer à endiguer la menace terroriste dans les localités. Par ailleurs, la force conjointe Nigéria-Cameroun-Niger appelle les populations à vaincre la psychose et à collaborer le plus possible avec les forces de défense qui sont là pour assurer leur protection.