Sauti Sol, la pop kenyane dans l’air du temps

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Vingt-quatre heures à peine à Paris. C’est le temps en France qui a été fixé aux quatre artistes du très en vogue boys band kényan Sauti Sol pour sa tournée en Europe. « Paris, c’est de bonnes ondes, man », entame d’emblée Delvin Mudigi, alias Savara, de sa voix enjouée.

Quelques heures avant un concert le soir sur la péniche Le Flow sous le pont Alexandre-III et quelques minutes après un voyage en bus depuis Bruxelles, où ils ont joué la veille, les quatre membres du groupe de musique sont étonnamment décontractés. Reconnaissables d’habitude à leur look ultra-travaillé – fringues aux couleurs chatoyantes de pied en cap –, le temps d’un entretien les voilà en sweat-shirt unicolore dans le lounge d’un hôtel qui fait face à la Philharmonie de Paris, une musique commerciale jouant en arrière-plan. Seule la canette de Red Bull dans la main de Bien-Aimé Baraza, porte-parole officieux du groupe, rappelle le marathon de la tournée et la fatigue associée.

« La dernière fois que nous étions en Europe, c’était en 2018… Enfin, est-ce que l’on considère le Royaume-Uni comme étant en Europe ? Parce que, dans ce cas, nous y étions l’an dernier ! » reprend Willis Chimano dans un rire suave. Polycarp Otieno, plus réservé, écoute quant à lui patiemment – sans hésiter à faire rebondir les blagues, qui fusent presque aussi vite que la renommée du groupe.

Depuis sa formation, en 2005, Sauti Sol connaît une trajectoire fulgurante. Qui aurait pu prédire qu’un groupe de lycéens de la capitale kényane, Nairobi, se retrouverait à jouer avec certains artistes parmi les plus en vue du continent africain ?

Sauti Sol, une notoriété croissante

Sans doute un savant mélange de talent, d’ambition et de naturel. « Le plus grand accomplissement de Sauti Sol, c’est d’être resté uni. Nous sommes chacun très différent… et pourtant tous très semblables. C’est ce cocktail qui nous rend spéciaux ! » souligne Savara.

Ce cocktail prend forme à Upper Hill High School, où Savara, Bien-Aimé et Chimano se lient d’amitié. « On se retrouvait toujours dans des clubs de musique. C’est là qu’on a compris qu’on avait un intérêt commun. C’est simple : on a formé un groupe et on a commencé à chanter. On avait besoin d’un guitariste et on a trouvé Polycarp : il nous a tapé dans l’œil lors d’une prestation à l’Alliance française de Nairobi, qui l’avait repéré. »

De là, un premier album en 2008 qui connaît déjà un certain succès et permet une première tournée. Car, déjà, Sauti Sol (« Sauti » signifie « son » en swahili) se démarque. Par sa musicalité, bien sûr, mais également par les thèmes abordés avec optimisme dans les chansons : « Notre objectif commun, c’est de faire au monde plus de bien que de mal », précise Bien-Aimé dans un sourire. Et de compléter : « Nos valeurs ? Ce sont celles d’amitié, de fraternité, d’authenticité, de santé mentale, d’inclusivité, de musicalité, de discipline… »

En plus de la forte présence des musiciens sur les réseaux sociaux, ces valeurs s’incarnent à la fois dans l’instrumental, dans les paroles et dans les clips. Cela vaut au groupe d’être rapidement identifié par les promoteurs – non sans complications parfois. S’ajoute à cela une joie débordante, qui rayonne et permet des collaborations avec des artistes renommés, d’India Arie, Burna Boy et Yemi Alade au Soweto Gospel Choir.

À cet égard, Polycarp précise : « Les collaborations, nous essayons de les rendre aussi organiques que possible. C’est une question de vibrations, d’alchimie. Il ne s’agit pas de savoir si c’est quelqu’un de connu, c’est juste que nous sentons que l’atmosphère va vraiment bien coller avec cette personne. » Et Bien-Aimé d’ajouter : « Pour être honnête, ce sont surtout des Africains ; c’est le milieu dans lequel nous évoluons. Bien sûr, si nous trouvons en France un artiste qui nous plaît et qui n’est pas d’origine africaine, nous travaillerons volontiers avec. Le problème avec les artistes, c’est toujours le même : l’ego. »

SourceLe point
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