Gazoduc Afrique Atlantique : le projet se concrétise de plus en plus

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Malgré le jeu trouble de l’Algérie qui use de son influence sur le continent pour freiner le projet, le Nigéria de son côté met tout en œuvre pour la réussite de son projet de gazoduc dans lequel il est engagé avec le Maroc. Un projet qui fera beaucoup de bien à l’Afrique dans la mesure où l’enjeu gazier est au cœur de l’actualité africaine mais surtout internationale avec la guerre en Ukraine.

L’annonce a été faite par le ministre nigérian des Ressources pétrolières en personne. Il s’agit de Timipre Sylva. Le 2 mai dernier, à Abuja au Nigéria, il a révélé au micro de la presse de son pays que : « les Russes sont très désireux d’investir dans le projet de gazoduc Afrique Atlantique ». En effet, il s’agit d’un projet qui vise à connecter les champs gaziers nigérians au Maroc, ceci en traversant douze pays d’Afrique de l’Ouest. Mais aussi, éventuellement poursuivre son trajet jusqu’en Europe.

Poursuivant son propos, le ministre a précisé que plusieurs autres entités sont intéressées par ce projet et aimeraient y investir. Au rang de ces entités, il a notamment cité l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) qui a ouvertement manifesté son intérêt pour le gazoduc Afrique Atlantique. Il est important de rappeler que ce projet a été initié par le roi du Maroc Mohammed VI en décembre 2016. Il était en visite au Nigéria. 6 ans plus tard, le projet semble prendre véritablement forme.

Des financements commencent déjà à être mis à contribution. Si le bureau d’études et de conseil en ingénierie australien WorleyParsons a gagné le contrat lui donnant l’exclusivité de fournir les services de conception technique initiale du projet, appelé dans le langage technique les FEED (pour Front-End Engineering Design), l’OPEP a signé quant à lui avec le gouvernement nigérian un accord de financement à hauteur de 14,3 millions de dollars des FEED. Ces 14,3 millions de dollars viennent se greffer aux 29,75 millions de dollars apportés par la Banque islamique de développement (BEI) en décembre 2021, toujours destinés au financement des FEED. Les Etats du Maroc et du Nigéria doivent eux aussi apporter un montant global de 90 millions de dollars soit 45 millions pour chaque pays, aussi pour financer les FEED. Toutes choses qui démontrent que le projet est bel et bien lancé. Même ci selon les estimations, le projet verra définitivement le jour dans 25 ans au moins. Ce projet n’est donc pas une alternative au gaz algérien. L’Algérie qui avait décidé de ne pas renouveler le gazoduc Maghreb-Europe, excluant ainsi le Maroc de l’accès à son gaz depuis le 1er novembre 2021.

Au total, le gazoduc Afrique Atlantique doit coûter 25 milliards de dollars. Une somme toutefois très colossale malgré la présence de la première économie d’Afrique qu’est le Nigéria. Le ministre Timipre Sylva déclare notamment à ce sujet : « Nous n’avons pas encore entièrement conclu d’arrangement financier. De nombreuses personnes manifestent leur intérêt. Il y a beaucoup d’intérêt international, d’intérêt des investisseurs pour le projet, mais nous n’avons pas vraiment identifié les investisseurs avec lesquels nous voulons travailler ».

En cette période où les pays européens veulent sortir de la dépendance au gaz russe, le projet Afrique Atlantique a un assentiment favorable. Plusieurs pays seraient donc tentés d’y investir, tels que l’Allemagne, les États-Unis et la Russie elle-même.
Ce projet a donc un avenir certain. Ses retombées seront mirifiques d’abord pour l’Afrique mais aussi pour de nombreux autres pays. Vu sous cet angle, la communauté internationale est prête à aider à la matérialisation de ce projet.

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