Le grand empire du Mali, une organisation exemplaire

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Né au début du 10e siècle, l’empire du Mali est issu de la chute du Ghana. Littéralement, en Mandingue, Bambara et en Dioula, le mot Mali signifie «Hippopotame». Cette explication est tirée du fait que selon la tradition, le père fondateur de cet empire, Soundiata Keita, se serait noyé dans le fleuve Sankani et se serait transformé en hippopotame. Les habitants de l’empire eux, ont toujours appelé leur territoire « Manden » et non pas Mali. Pour les Peuls, ethnie vivant au Mali depuis sa création, les habitants du Manden sont des Malinkés ce qui signifie littéralement « Ceux qui portent chance » et contrairement aux Bambara, Mandingue et Dioula, le mot Mali signifie pour les Peuls « conclure un arrangement ».

Les origines réelles de cet empire restent floues. Si la date du 10e siècle est exacte, la création elle l’est un peu moins. Certains historiens estiment que l’empire serait né de la chute du Ghana qui régnait dans la zone sahélienne. La tradition elle cependant, dit que c’est Baramandana qui à la suite d’une sécheresse qui torturait son royaume, se convertit à l’Islam pour conjurer ce sort. La tradition orale quant à elle classe l’essor définitif de l’empire du Mali par le fait que Marefamaghan dont les 11 fils qui lui succédèrent sur le trône furent successivement tués par Soumangourou Kanté sauf Soundiata Keita qui fut sauvé par son infirmité. Peu de temps après, Soundiata pris sa revanche et devint le fondateur de ce grand empire. Il fut par la suite proclamé roi des rois Mansa.

L’apogée de l’empire

En battant son puissant rival Soumangourou Kanté, Soundiata Keita inaugura l’ère de puissance du nouvel empire en 1235. L’empire comprend alors une bonne partie des territoires entre le Sahara et la forêt équatoriale, l’océan Atlantique et la boucle du Niger. Soient les actuels territoires du Mali, Sénégal, Gambie, Guinée, Guinée Bissau, Mauritanie et une grande partie de la Côte d’Ivoire.

L’empereur appelé Mansa Moussa était très respecté pour sa sagesse. Il mit sur pied une organisation militaire et administrative remarquable. Pour compléter ces organisations, il établit une charte appelé Charte Mandingue. Cette dernière était composée de 7 piliers principaux qui régissait le respect de la vie humaine, la liberté et la justice. Ces piliers sont : Toute vie est vie ; le tort demande réparation ; la pratique obligatoire de l’entraide ; la veille sur la patrie ; ruiner la servitude et la faim, mettre fin aux tourments et aux guerres, liberté pour chacun de dire, de faire et de voir.

Par la suite, il repartit sa population en 30 clans. 16 clans étaient constitués de nobles et d’hommes libres, 4 clans comprenaient les griots ou Nasa Nani, 5 clans de Marabouts gardiens de la foi ou Nori Kanando Kulu et enfin 5 clans d’artisans.

En 1255, Soundiata Keita meurt. Son règne fut considéré comme une période où régnait la paix, la liberté et la prospérité. A sa mort, l’empire connait une expansion notable du Cap Vert à Agadès, du Sud de la Mauritanie à la forêt. Mais c’est l’empereur Kankou Moussa successeur de Aboubakar II qui fait connaitre l’empire sur le plan international. Gouverneur intelligent et très pieux, il effectue deux pèlerinages à la Mecque en 1324 et 1325. Ces expéditions ne furent pas sans conséquences.

L’économie reposait essentiellement sur l’agriculture, l’artisanat, l’exploitation des mines d’or et le commerce de l’Ivoire vers le Bassin méditerranéen. L’empire menait de très bonnes relations avec ses voisins et s’ouvrit au grand commerce méditerranéen ce qui lui permis de rembourser les prêts d’or contractés. La religion allait bon train. L’Islam se rénova, se répandit et facilita l’installation dans l’empire des arabes berbères lettrés. Kankou Moussa fit donc construire des mosquées-écoles et des bibliothèques dans les grandes villes de l’empire à l’instar de Tombouctou, Diaka, Oualata et Niani la capitale.

Le déclin de l’empire

A la mort de l’empereur Mansa Souleymane, de vives querelles de successions éclatèrent et affaiblirent conséquemment l’empire ainsi que sa stabilité. En 1400, les Mossis du Yatenga envahirent les provinces de l’Est. En 1443, la totalité de la boucle du Niger est perdue au profit du nouvel empire Songhaï. Les Touaregs en profitent et s’emparent de Tombouctou et de Dienné.

Après 1450, l’arrivée des Portugais sur les côtes d’Afrique occidentale contribue à désorganiser toute la vie de l’Afrique intérieur. C’est ainsi que en 1465, le Songhaï annexe les provinces de la région du Niger et domine les provinces du Nord. En 1480, Oualata est violemment attaqué par les Mossis. La fin de l’empire intervient définitivement au 15e siècle par une attaque conjointe menée par des Touaregs caravaniers et les arabes.

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