Les AfricaTech Awards de cette année ont accordé une distinction spéciale aux start-up qui luttent contre le changement climatique. Le Kényan Bonnie Mbithie a été primé avec son initiative de recyclage des déchets informatiques. Il est convaincu que les nouvelles technologies peuvent jouer leur rôle dans la préservation de l’environnement. « Je crois que la technologie a un grand rôle à jouer. Mais elle est très liée au changement climatique. Plus nous avons de technologies, plus cela affecte le changement climatique, s’il n’y a pas une bonne façon de gérer les déchets des technologies. Il doit y avoir un équilibre entre la façon dont nous les consommons et la façon dont nous les traitons lorsqu’elles ne fonctionnent plus. »
De nombreuses start-up africaines ont des activités liées à l’environnement. Parmi elles, implantée à Brazzaville et Pointe-Noire, Green Tech Africa a développé un absorbant d’hydrocarbure naturel. Ce dernier est fabriqué à base de jacinthe d’eau, une plante invasive sur les cours d’eau congolais. « Nos absorbants ont une capacité d’absorption plus grande et plus importante par rapport aux absorbants synthétiques qu’on peut trouver sur le marché. Et ici, au niveau du marché européen, on trouve beaucoup plus des absorbants synthétiques. Et nous nous venons avec cette valeur ajoutée », explique Daphnée Mayet, de Green tech Africa.
Un intérêt certain pour l’innovation
La technologie dans le domaine de l’environnement intéresse les petits entrepreneurs, mais également les grandes entreprises comme Total. Début 2022, l’entreprise s’est engagée à réduire de 50% ses émissions de méthane d’ici à 2025. Et pour cela, elle compte sur l’innovation.
Depuis 2017, Total en partenariat avec le CNRS et l’Université de Reims Champagne-Ardenne a développé Auséa, un capteur intelligent. « Auséa est le capteur le plus performant au monde aujourd’hui, affirme Louise Tricoire, chargée de la lutte contre les émissions de CO2 et de méthane chez TotalEnergies. Il a été développé pour améliorer notre connaissance de nos émissions de méthane, on l’a ensuite miniaturisé et porté sur drone. Et donc on a développé ces algorithmes de rétro calcule donc au fur et à mesure le développement nous a amené en 2021 à aller faire des tests en réel sur des plateformes onshore et offshore. »
Des campagnes vont être menées sur différents sites de Total au Congo, en Angola et au Gabon. « Une de nos campagnes nous a permis d’identifier une fuite au Nigeria sur un bac de stockage, ajoute Louise Tricoire. Du coup, on a réduit de 4 000 tonnes par an les émissions, enfin une fuite de méthane. » Cette technologie intéresse déjà les partenaires du géant des énergies français.