Girma Bèyènè, Une Légende De La Pop Éthiopienne Sur Scène À La Chapelle-Saint-Mesmin

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C’est un évènement. Et une chance inouïe d’écouter « en live » Girma Bèyènè, ancienne figure de la scène musicale éthiopienne, samedi à l’espace Béraire. David Georgelet, le batteur du groupe français Akalé Wubé, à l’origine de cette soirée, s’excuserait presque d’y mettre autant d’emphase. Mais les connaisseurs le savent : Girma Bèyènè est une légende de la musique éthiopienne des années 60/70 qui, depuis, s’était fait oublier…

Ce mercredi matin, dans sa maison chapelloise, David Georgelet présente le pianiste et chanteur éthiopien qu’il héberge entre leurs concerts de Stockholm, Paris, Bruxelles… et La Chapelle-Saint-Mesmin. Pour comprendre comment ces deux musiciens se sont rencontrés, ou plutôt comment ils se sont adoptés, il faut remonter quelques années en arrière.

Collaboré avec Manu Dibango
Créé en 2010, Akalé Wubé – du nom d’une très célèbre chanson éthiopienne – est spécialisé dans la musique de ce pays d’Afrique de l’est, qu’il s’agisse de compositions ou de reprises de standards de l’âge d’or du « Swinging Addis », la pop éthiopienne des années 70. Il a réalisé trois albums, collaboré avec nombre d’artistes dont Manu Dibango, et joué plus de deux cents concerts. En 2015, le groupe français, dont fait partie le batteur orléanais, est contacté par Francis Falceto, producteur et spécialiste de cette musique pour laquelle il a créé la collection discographique Éthiopiques.

« Quand Francis Falceto nous propose de jouer avec Girma lors d’un unique concert à Paris, personne ne sait si ça va marcher… », raconte David.

Car Girma Bèyènè est exilé aux États-Unis depuis le début des années 80 (après que le gouvernement provisoire socialiste éthiopien a renversé le régime d’Hailé Sélassié) et il n’a pas joué ou composé de musique depuis. Sa compagne, Tseguiyé, qui l’a rejoint à Washington à la même époque, décède peu de temps après d’un cancer. Girma Bèyènè ne se consolera jamais de sa disparition. Il quitte le monde de la musique et trouve un travail de pompiste pour élever sa fille…

« Avec Akalé Wubé, c’est comme si je renaissais »

« C’était mon pilier, le centre de ma vie », reconnaît encore aujourd’hui Girma. Près de quarante ans après, la douleur est toujours aussi sensible. « Toutes mes chansons, je les ai écrites pour elle. Après son décès, j’ai vécu comme dans une tombe… », résume-t-il. « Mais avec Akalé Wubé, c’est comme si je renaissais », sourit le vieil homme qui fêtera ses 79 ans en novembre prochain et se dit « fatigué » quand il n’est pas sur scène.

Ce concert de décembre 2015, qui aurait dû être unique, débouchera finalement sur un album, Mistakes on purpose, paru en avril 2016… dans la fameuse collection Éthiopiques. « Quelque chose s’est passé en moi », reconnaît Girma. Ces gars m’ont ramené à la vie… »

Et depuis, les compères enchaînent les tournées en Afrique, au Brésil, aux États-Unis, en Europe…  » J’ai l’impression d’être une star », plaisante Girma. Pourtant, David est formel : « Sur scène, on n’a pas d’âge, pas de couleur, on est tous pareils. »

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