Ces pièces de coton, imprimées des deux côtés grâce à un système de cire, ont gagné tout le Continent et sont disponibles dans plusieurs pays européens ainsi que dans une partie des Etats-Unis. Voilà, en somme, pour le wax aujourd’hui. Mais qu’en est-il de ses origines ?
Des origines indonésiennes
Certains récits sur l’histoire de ce tissu expliquent que ses origines sont indonésiennes. A la fin du 19e siècle, des colonisateurs anglais et hollandais s’inspirent du batik javanais, qui est teint avec l’aide de cire – un procédé permettant de mieux fixer les couleurs. Les Européens reprennent cette méthode (d’où le nom « wax », « cire » en français) et impriment sur l’étoffe des motifs très colorés et séduisant les Africains.
L’idée aurait en premier lieu plu aux soldats ghanéens qui combattent pour la force coloniale hollandaise, qui convoite Java, Bornéo et Sumatra. Des Africains de cette même origine, qui sont postés dans ces îles pour travailler dans des commerces hollandais, auraient aussi flairé la bonne affaire. A l’heure du départ, ils rentrent chez eux les valises pleines du nouveau tissu.
L’occasion de constater que leur intuition était juste : les couleurs vives et les dessins plaisent beaucoup.
Les fabricants européens exportent alors vers le Ghana, qui devient le détenteur du marché dans tout l’Ouest de l’Afrique.
Une belle clientèle
La fin de l’hégémonie du pays est signée par le Président Kwame N’Krumah. Dans les années 60, il a fait construire une usine de textile et mis en place des droits de douanes prohibitifs pour les exportateurs de wax européens. Dans ce contexte, ils ne pouvaient plus vendre leurs produits. Ils se sont alors tournés vers les commerçants togolais, qui ont accepté.
La frénésie « s’étend progressivement le long de la côte Atlantique et pénètre en Afrique Centrale jusqu’au Congo RDC (République Démocratique du Congo, ndlr) », explique un document de So Wax, Premier salon international du wax et du textile africain à Paris (12-15 mai 2005).
Les compagnies de wax hollandaise, asiatiques ou anglaises, font une concurrence de taille aux petites productions locales. Elles déjouent leurs lacunes, comme la longueur des productions et leur coût élevé, en produisant rapidement et meilleur marché grâce aux économies d’échelles.
Selon So Wax, « ce marché compte une population de plus de 120 millions d’Africains, dont les Nigérians et les Congolais constituent la grande majorité ».