Pendant les deux jours et durant toute la journée, les activités ont tourné autour du thème mais aussi autour de la valorisation des productions africaines, notamment avec des stands pour livre, nourriture, produits pour cheveux, médecine traditionnelle et bien d’autres.
Pendant les deux jours, les activités de la matinée ont plus concerné les enfants, élèves venus de différentes écoles de Kinshasa. Étant plus d’une centaine, ils ont eu droit à tour de rôle, à un spectacle de conte pour enfants avec la conteuse Jovitha Songwa, Adili Katia et bien d’autres. Après, s’en est suivi la projection du film “Ndata Nsangu et la jeune fille”, un film court métrage d’animation tiré d’un conte africain. Il y a également des ateliers sur la création de personnages d’ombre avec Chris Shongo.
Une conférence a eu lieu le premier jour sur les contes africains avec le poète et conteur Olivier Sangi.
« Contrairement à ce que les gens pensaient que c’était des histoires seulement pour faire rire, les contes et les légendes véhiculent l’éthique et la sagesse de la vie. C’est pour que les gens soient plus sages. Ça permet à ce que les gens soient meilleurs », a-t-il dit à l’issue de l’activité.
Dans les histoires relatées, il est notamment revenu sur l’origine et l’ancêtre de la ville de Kinshasa, ainsi que sur le récit d’un jeune homme qui lutte contre l’utilisation des produits cosmétiques qui éclaircissent la peau noire ou encore le remplacement des cheveux crépus par ceux des autres.
Pour Olivier Sangi, il est possible, en Afrique, de nourrir mutuellement l’antique et le moderne. Pour parler de la transmission de la culture africaine traditionnelle, avec des instruments modernes.
« Il y a moyen d’utiliser le savoir de l’Afrique ancienne avec les outils modernes, ce n’est pas incompatible. Mais à condition que l’un ne vienne pas phagocyter l’autre. Les contes, les légendes, les mythes, en Afrique, c’est pour assurer la vie sacrée à jamais. La parole africaine est essentiellement au service de la vie », a-t-il ajouté.
Plus ou moins deux milles (2 000) personnes sont passées durant les deux jours. La soirée de chaque jour était consacrée à une grande activité pour tous. Le premier jour, des films inspirés de contes et légendes d’Afrique ont été projetés à la grande halle. Parmi eux : Ndata Nsangu et la jeune fille, The legacy of rubbies ou encore Malik la légende d’Ankoro. Le deuxième jour, un spectacle de contes a eu lieu avec Jovitha Songwa, Bertrand Baleguel du Cameroun, Solange Muneme de Lubumbashi et Volonté Viteghe de Butembo.
« Je veux vulgariser les contes et légendes, que ce ne soit pas quelque chose de nouveau pour les gens. Que ça devienne une habitude. C’est notre culture, nous le faisons, et nous le faisons bien », a laissé entendre Myra Dunoyer, initiatrice du festival.
Le festival Y’Afrika est une initiative de la structure Eleza Masolo, qui met en avant les cultures africaines à travers les contes, légendes, faits actuels et historiques sur l’Afrique et dans le monde. La structure se veut d’organiser des tournées africaines en vue de faire des documentaires sur des villes, des lieux historiques et patrimoines d’Afrique.
Aussi pour produire des livres de contes retraçant des récits africains, réaliser des dessins animés et bandes dessinées sur les héros africains ainsi que créer des festivals de contes animés, expositions et projections sur la beauté de l’Afrique.