Que retiendra-t-on de DJ Arafat ? C’est la question posée par les cinq auteurs de cet ouvrage de 78 pages, cinq amis émus par la mort tragique du roi du coupé-décalé le 12 août 2019 et désireux de rendre hommage à cet artiste charismatique et controversé.
Les auteurs sont chercheurs, juriste, communicante et traducteur et ont chacun voulu raconter l’influence, encore vive, de l’artiste dans la société ivoirienne. « Arafat a nourri considérablement la besace du nouchi en Côte d’Ivoire. Arafat a « resémantisé », il a réorienté la langue, il l’a instrumentalisée. Je veux dire qu’Arafat est une sorte de créateur, j’allais dire, immédiat, de mots. Et donc, cela a été important pour nous parce qu’il a une influence sur l’expression, sur la façon dont le français est utilisé par les jeunes, d’Abidjan à Kigali », raconte Josué Guébo, universitaire et coordinateur de l’ouvrage.
DJ Arafat a notamment nourri le « français ivoirien » et développé le coupé-décalé sur les réseaux sociaux. Surnommé le « Daïshikan » (grand prêtre, ange du dessin animé Dragon Ball), il faisait parler de lui à travers ses buzz, ses clashs et nourrissait la critique.
Une communication très efficace qui a fait école, selon la communicante Lala Meïta Soumahoro, une des autrices du livre : « Aujourd’hui, par exemple, tous les artistes, mais tous sans exception, ont le même type de communication. Ils s’attachent entre eux, ils se taguent entre eux, ils se postent les photos des uns des autres, ils se moquent et ils font même de l‘auto-critique, ce qui n’était pas le cas avant. Mais Arafat a révolutionné la communication digitale ».