Chine, Russie, France… tout le monde converge vers l’Afrique pour ses richesses en minerais. Matières premières reines de la Tech et de l’avènement de la voiture électrique. Parmi elles, le cobalt, appelé aussi or bleu, connaît une demande exponentielle. La moitié de ses réserves mondiales gisent dans le sol de la République démocratique du Congo, et notamment à Kolwezi. Des milliers de camions en partent chaque jour pour rejoindre les ports de l’Océan Indien. Un trajet qui se négocie à prix d’or et se fait dans des conditions de sécurité inexistantes.
Les richesses du sous-sol congolais sont connues de longue date et les principaux à s’y intéresser aujourd’hui sont les Chinois. La Chine a déjà mis la main sur 15 des 19 mines de cobalt congolaises et fait venir des milliers d’entrepreneurs pour couvrir toute la chaîne de valeur. Elle déploie depuis vingt ans une politique pour sécuriser ses approvisionnements en métaux. Clé de toutes les technologies qu’elle veut dominer et de la fabrication des batteries pour la voiture électrique qu’elle domine déjà. Face à elle, l’Etat du Congo ne contrôle plus réellement l’industrie du cobalt sur ses terres.
Plus d’équité
Si les mines du Congo sont pour la plupart industrielles, le pays en compte aussi beaucoup d’artisanales où l’on extrait des matériaux à mains nues pour un salaire de misère. La face encore plus sombre étant le travail de quelque 40.000 enfants dans ce secteur, selon ce qu’évalue l’Unicef. Pour des raisons d’éthique et de souveraineté, les Occidentaux commencent à revoir leurs chaînes d’approvisionnement. Le Français Eramet a ainsi ouvert une nouvelle mine de manganèse au Gabon, autre ressource à destination des batteries de voitures électriques. Avec une politique sur place plus en faveur de l’environnement et de salaires équitables, au contraire des abus observés au Congo.