Signifiant littéralement la terre des gens qui achètent, le royaume Bandjoun est un ancien État africain qui se situait sur le territoire qui correspond à l’actuelle région de l’ouest au Cameroun. Ses habitants, le peuple de La’djo, sont de la grande ethnie Bamiléké qui peuple jusqu’à présent les Grassland à l’Ouest Cameroun. Les traditions orales attestent de ce que ce peuple est originaire de l’Égypte antique. Des chercheurs attestent par ailleurs que des rapprochements linguistiques existent entre la langue des La’Djo et la langue parlée dans l’Égypte antique.
Naissance du royaume
La naissance du royaume Bandjoun remonte au 16e siècle. Son fondateur est le prince Notchweghom. C’est à la suite de la querelle de Népenguè l’opposant au prince Tayo que Notchweghom quitta la chefferie de Népenguè en compagnie de son frère Wafo. Il alla s’installer sur le versant Est de la chefferie Bafoussam. L’expansion démographique du royaume se fit grace à l’accueil des réfugiés venus d’autres chefferies et la capture des esclaves que le royaume vendait à l’étranger.
A la suite de Notchweghom, ses successeurs poursuivirent l’expansion du royaume par la conquête des territoires voisins. Son fils et second roi du royaume, Duygnechom, fit muter la capitale à Tseleng.
Apogée du royaume
Par ses conquêtes militaires, le royaume Bandjoun devint l’un des plus importants de la sous-région. La roi Notuom est celui qui engrangea les meilleures annexions. En effet, ce dernier réussit à conquérir Bafoussam et Bamoungoum. Notuom déclare la guerre à Baham après que sa fille s’y soit refugiée pour épouser le roi Baham. Le roi Notuom remporta la guerre et annexa Baham.
Le roi Kamga 1er entama une politique impérialiste. Avec dans son viseur les royaumes Bameka et Bamoun, qu’il finit par assujettir. Fotso 1er le roi suivant, annexa à son tour Badenkop, Batoufam et Bangou. Après une tentative de révolte ratée, Bayangam fut aussi assujetti et condamné à payer un tribut à Bandjoun. La renommée du Bandjoun s’agrandit. Dans les années 1900, le royaume contrôle environ 30 territoires dirigés par des sous-chefs vassaux. Le commerce des esclaves va bon train et l’armée Bandjoun est au faîte de sa puissance.
Déclin du royaume
Les Allemands s’installèrent dans la région en 1905. Avec eux, une pléthore de missionnaires qui essayent d’imposer le christianisme au sein du royaume Bandjoun. A la fin de la première guerre mondiale, le pays passe sous administration française. Et contrairement au Allemands, les Français optent pour la méthode forte. Le roi d’alors, Fotso II, positionna son fils Mbopda comme son successeur au trône. Mais ce dernier fut victime d’un coup d’État de son propre frère le prince Kamga, qui était soutenu par l’église catholique française.
Ce coup d’État entraina une guerre civile entre les partisans de Mbopda et ceux de Kamga. Soutenu par les Français, le camp Kamga l’emporta et les derniers résistants du camp Mbopda furent tués ou exilés. Après 1925, le royaume se christianisa et peu à peu perdit son aura. Finalement il fut totalement assujetti et rattaché au reste du territoire camerounais sous le contrôle Français et Britannique.