Le gouvernement burkinabè a adopté mercredi, en Conseil des ministres un avant-projet de loi portant dépolitisation de l’administration publique et renforcement de la méritocratie, selon le compte rendu des travaux de la réunion hebdomadaire des ministres.
« Ce projet de loi vise à réduire les influences négatives de la politique sur le fonctionnement de l’administration publique et à renforcer la promotion par le mérite », indique le rapport qui souligne que cette dépolitisation « permettra de renforcer la neutralité de l’administration publique ».
Concrètement, selon la même source, le gouvernement procédera notamment par l’interdiction de regroupements politiques et régionalistes dans les services, la proscription de cellules de partis politiques dans les services ainsi que de faveurs et promotions sans compétences, fondées sur l’appartenance politique ou régionaliste.
« L’ambition du gouvernement est aussi d’empêcher l’instrumentalisation des facteurs religieux, ethnique ou régional à des fins politiques ou partisanes », selon le rapport qui précise que « ce dispositif interdit dans l’administration publique les signes ostentatoires d’appartenance politique ».
Le Conseil des ministres a marqué son accord pour présenter ledit projet de loi à l’Assemblée législative de transition, a fait savoir le gouvernement.
Avec plus de 100 partis politiques, selon la Commission électorale nationale indépendante (CENI), l’administration publique burkinabè subit les influences des acteurs politiques, réduisant ainsi son efficacité, selon les observateurs.
A la suite du coup d’Etat du 30 septembre 2022 qui a porté au pouvoir le capitaine Ibrahim Traoré, la mesure de la suspension des activités des partis politiques et des organisations de la société civile qui avait été prise par les nouvelles autorités est toujours en vigueur.
