Une petite salle au centre culturel Moberly dans le sud de la ville a été transformée avec musique, repas et produits africains.
Le tout organisé par Jacky Essombe de la Société de l’amitié africaine, une danseuse professionnelle qui semble connue de tout le monde dans la salle, et semble ne jamais manquer d’énergie.
En tout, 300 visiteurs, le maximum permis, ont confirmé leur présence au marché samedi entre midi et 17 h.
Jacky Essombe a mis sur pied l’événement afin que les marchands puissent se soutenir entre eux.
On y retrouve des savons au beurre de karité, des écharpes, des masques, des poupées, des vêtements, des bols, une entreprise de voyage et même un nouveau roman. Avec l’aide d’un financement de Patrimoine canadien, l’organisme a pu servir de la nourriture traditionnelle à tous les participants.
C’est de sentir comme on est une grande famille. Tous les ans, on peut se retrouver, avec de nouveaux produits, et l’on peut aussi se soutenir comme ça, on peut s’encourager, dit Jacky Essombe.
Noël aux saveurs africaines
Quand Jacky Essombe grandissait au Cameroun, Noël avait une ambiance tout autre de celle en Amérique du Nord, avec des décorations en feuilles de palmier plutôt que des sapins, et un grand repas familial sans stress.
On mangeait des choses qu’on ne mangeait pas généralement. On prenait le temps de faire la cuisine qui prend des heures et des heures. C’est sûr que maintenant il y a la dimension des cadeaux. On s’est fait contaminer par l’occident! lance-t-elle en riant.
Une panoplie de vendeurs
Les marchands se réjouissent de l’occasion que représente le marché, qu’ils soient à la tête d’entreprises bien établies ou qu’ils en sont qu’à leurs débuts.
Ma vie, mes idées et mon livre sont basés sur la culture africaine, donc d’être dans cet espace-là me permet d’être le plus épanoui possible, dit Yessoh G.D. qui promeut son premier roman, Ta Lę, au sujet de deux jeunes qui doivent apprendre à naviguer l’univers mystique africain.
Ba Cissé, pour sa part, vend depuis plus de 15 ans au Canada des produits faits à partir de beurre de karité importé d’Afrique : Je vais dans beaucoup de marchés, mais d’être dans un marché africain, c’est meilleur pour moi. Parce que je représente l’Afrique, je représente les produits de l’Afrique. Je représente les entrepreneurs de l’Afrique.
Un autre participant, Charles Shima, fait la promotion de son entreprise, qui met des voyageurs en contact avec des agences touristiques locales dans les communautés en Afrique.
Pour Jacky Essombe, le marché est spécial parce qu’il permet aux personnes d’origine africaine de trouver des cadeaux de Noël qui leur rappellent leur culture.
Il y a quelqu’un qui m’a dit, « Enfin je vais pouvoir offrir un cadeau africain à quelqu’un que je connais. » Ça, c’est ce qui me fait plaisir, dit-elle.
De plus, le marché fait aussi rayonner la culture africaine : Il y a une petite fille qui a acheté une poupée africaine. Elle n’est pas africaine du tout. Elle a acheté une poupée africaine avec son propre argent de poche. Elle n’a rien demandé à ses parents. Et c’est ça qui me fait plaisir. C’est ça aussi le multiculturalisme.
Jacky Essombe compte tenir un marché de Noël africain tous les ans dorénavant