Nous sommes sur la chaloupe de Gorée, île proche de Dakar, où la vingtième édition de la Dakar Fashion Week, créée par l’iconique designeuse Adama, va montrer vingt défilés de créateurs africains, du 2 au 4 décembre. C’est un festival de looks, à base de robes souvent longues, spectaculaires, la plupart du temps réalisées pour l’occasion par des amies couturières. Car ici, pas de grandes enseignes. On va chez Decathlon pour s’offrir des baskets à la mode. Les boutiques sont le plus souvent des échoppes. Pour la high fashion, ça se passe chez Uno outlet. Les plus jeunes écument les friperies, le « marché du mercredi ». Et, bien sûr, quelques créateurs locaux ont pignon sur rue : Selly Raby Kane, Sophie Zinga…
Si le Sénégal n’est ni le Congo (lieu de la culture de la sape, qui demande à l’Unesco l’inscription de cette dernière au patrimoine immatériel de l’humanité), ni la très hype Côte d’Ivoire, c’est en revanche une centrifugeuse pour toutes les influences africaines. A Dakar, où l’on vénère la conversation, on théorise depuis longtemps le caractère unique des tendances. Comme ce béret inspiré des couvre-chefs des Akans remis au goût du jour par Elie Kuame (Ghana). Ouce pli de porter des baskets avec son boubou, né en 2015 dans l’esprit de L’Artisane, designeuse sénégalaise.