Il est on ne peut plus évident que la France n’est plus la bienvenue sur le continent africain. Après le Mali qui il y a tout juste un an avait interdit l’émission des médias France 24 et RFI sur son territoire, c’est au tour des autorités Burkinabè de se montrer hostiles envers la France et ses médias. Revenons sur les griefs retenus contre les médias de l’hexagone.
Médias français : apôtres du chaos ?
Dans l’actualité récente, Sophie Douce, journaliste et correspondante du journal Le Monde au Burkina Faso a été expulsé du territoire Burkinabè. Plus tôt, le 31 mars, c’est Agnès Faivre, correspondante à Ouagadougou du quotidien français Libération, qui avait été expulsée. Cette dernière a vu son accréditation lui être retirée le 27 mars après que son média a publié les conclusions d’une enquête sur une présumée vidéo montrant des soldats de l’armée du Burkina Faso torturant et tuant des enfants. Une lourde accusation démentie naturellement par les autorités du pays.
Avant Libération et Le Monde, RFI et France 24, encore eux, sont passés sous la trappe de la junte au pouvoir au Burkina Faso. RFI a vu ses programmes être suspendus. Le média français, à travers les basses manœuvres qu’on lui connait, a, par ses informations, contribuer aux manœuvres déstabilisatrices des groupes terroristes.
Plus tard, le 8 février 2023, France 24 recevait un avertissement du Haut Conseil de la Communication (CSC) du Burkina pour violations de la déontologie journalistique. En effet, à plusieurs reprises dans leurs reportages, les journalistes de France 24 ont employé le terme « rebelles islamistes ». Où, le terme rebelles aurait été plus approprié. Le gouvernement a estimé que le média avait pour dessein de mettre le feu aux poudres à la situation déjà délétère dans le pays. Après récidive et réalisation d’une interview d’un chef rebelle, le CSC a finalement suspendu France 24 le 27 mars dernier. Pour Jean Emmanuel Ouedraogo, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, les agissements des journalistes du groupe France Médias Monde faisaient l’apologie du terrorisme. Toute chose inacceptable aux vues de la situation qui prévaut dans le pays.
La France n’est plus la bienvenue au Burkina Faso
La France a mal accueilli la prise de pouvoir de la junte avec à sa tête le capitaine Ibrahim Traoré en septembre 2022. Toujours dans sa logique d’ingérence, la France a tenté de déstabiliser la junte. Mais c’était sans compter sur les populations Burkinabè qui ont accueilli triomphalement leur nouveau gouvernement. Ils ont d’ailleurs fait des marches de soutien dans les principales villes du pays tout en agitant le drapeau de la Russie. Mais aussi en saccageant les locaux de l’ambassade de France dans la capitale Ouagadougou.
Par la suite, la junte au pouvoir s’est considérablement rapprochée de Moscou. Tournant le dos à Paris. Accentuant ainsi les tensions entre les deux pays. Le gouvernement Burkinabè a même eu en idée de recruter le groupe Wagner pour chasser les troupes françaises postées près de la capitale. Pour réduire considérablement l’influence française donc, Le Burkina Faso a décidé de sanctionner les médias français, qui selon lui, sont utilisés à des fins de manipulation politique et géopolitique.