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INTERVIEW
Stonebwoy, l’afro-fusion ghanéenne
L’artiste ghanéen Stonebwoy.© Kaystudios for Burniton Music Group
21/04/2023
Sensation et icône de la musique africaine depuis plus d’une décennie, la star ghanéenne Stonebwoy est de retour avec un 5e album studio intitulé 5th Dimension. Pour le réaliser, il a fait appel à des pointures comme Davido, Angélique Kidjo, Shaggy, Mereba, ou encore Tiwa Savage. Rencontre avec l’artiste dans les studios d’Universal Music France à Paris.
RFI Musique : La dernière fois qu’on a eu de vos nouvelles, c’était en avril 2020 avec l’album Anloga Junction, on était en pleine pandémie mondiale. Vous avez pris votre temps avant de proposer un successeur à ce projet…
Stonebwoy : Oui j’ai pris mon temps parce que la pandémie a été un gros frein pour tout le monde. J’avais prévu de sortir Anloga Junction bien avant le confinement et je ne voulais rien changer à mes plans, parce que, même si on ne pouvait pas sortir, la musique ne connaît aucune frontière. D’autant plus que j’ai travaillé dessus pendant deux ans. Je me suis dit que les gens avaient suffisamment de temps à passer à la maison pour apprécier l’album à sa juste valeur. Et durant cette période, j’ai commencé à enregistrer les titres qui figurent dans 5th Dimension actuellement.
Justement, parlons-en. 5th Dimension est un album au casting 5 étoiles avec un certain nombre d’invités prestigieux. Vous avez souhaité véritablement entrer dans une nouvelle dimension de votre carrière …
En fait, ma vision est de continuer à toujours créer des ponts entre l’Afrique et tous ses descendants. Et aussi de toujours emmener le drapeau du Ghana le plus haut possible. Même si ce n’est pas la première fois que je collabore avec des gros noms de l’industrie. Dans 5th Dimension, il y a une nouvelle saveur. Je souhaite être un des exemples ultimes de la musique africaine non seulement pour l’Afrique, mais aussi pour nos frères de la diaspora et même au-delà.
Combien de temps cela vous a pris de réaliser cet album ?
Depuis mon précédent album, il s’est passé 3 ans avant que 5th Dimension n’arrive dans les bacs. Mais à vrai dire, il y a des titres que j’ai enregistrés pour cet album il y a quatre ans. Mais quand tu les entends, ils sonnent vraiment très actuels. Mais il a fallu faire des choix et ne garder que 17 titres, car j’en ai enregistré plus d’une centaine depuis toutes ces années. C’était aussi ça le défi pour mon équipe et moi. Réussir à entrer dans la cinquième dimension qui donne son nom à cet album. J’enregistre des chansons pour le présent, mais elles continuent à ouvrir des portes pour le futur.
Vous avez beaucoup voyagé pour enregistrer ce disque ?
Oui, je suis réellement allé partout pour l’enregistrer. En Jamaïque, aux États-Unis, à Londres, au Ghana…vraiment partout ! Du moment que je pouvais créer la connexion avec tous ces magnifiques artistes qui m’accompagnent dans ce projet.
En parlant des collaborations, excepté Angélique Kidjo, il n’y a pas d’autres artistes issus de l’Afrique francophone. Pourquoi ?
D’abord, j’aimerais préciser qu’Angélique Kidjo est bien plus qu’une artiste d’Afrique francophone, c’est une icône africaine à plus d’un titre. Gros respect pour elle. Ensuite, il faut que vous sachiez que j’ai enregistré tout un projet avec des artistes francophones de la diaspora africaine, mais il n’est pas encore sorti. Peut-être qu’il arrivera dans les bacs l’année prochaine dans une version francophone de 5th Dimension (rires). Mais ne vous inquiétez pas, je n’oublie pas mes frères du Congo, du Gabon, du Mali ou de la Côte d’Ivoire. Je sais que ma musique est jouée là-bas et ça me fait chaud au cœur quand je vois sur les réseaux sociaux des messages qui viennent de la partie francophone de l’Afrique. Cela valorise vraiment mon travail. Je me sens reconnaissant pour cela.
5th Dimension est donc un héritage pour les prochaines générations d’artistes africains ?
Merci d’avoir choisi ce mot ! Parce que c’est vraiment ma vision, c’est un héritage. Comme je l’ai dit précédemment, je souhaite toujours emmener le Ghana le plus haut possible en tant qu’ambassadeur de la culture de mon pays. C’est une grosse responsabilité sur mes épaules en tant que professionnel de la musique. Je sais qu’au Ghana, il y a beaucoup de jeunes qui s’inspirent de ce que je fais et qui me prennent pour exemple. La musique, l’art et la culture sont des choses qui font réellement avancer un pays et c’est important d’en prendre soin.
Musicalement, 5th Dimension est aussi un album où les productions afrobeats prennent l’avantage sur le dancehall de vos débuts…
En fait, mon genre musical de base, c’est l’afro-dancehall. Mais vous avez raison dans le sens où les sonorités musicales de ce projet sont un mélange de plusieurs influences. On va donc dire que c’est de l’afro-fusion.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur le projet avec les artistes francophones. Cela va arriver très bientôt ?
Je ne peux pas trop en dire pour le moment, mais je peux vous citer quelques noms. Il y aura des artistes comme Aya Nakamura, Driks ou encore Maud Elka. On n’a pas fini de travailler dessus. Mais restez connecté sur mes réseaux pour en savoir plus ! Pour l’instant, je peux vous annoncer que le prochain single de 5th Dimension est Life & Money, sur lequel mon frère Stormzy pose un couplet. Merci de m’avoir reçu ici à Paris, je reviens très bientôt.