Sourire immense, yeux rieurs, houppette relevée : il est impossible de rater Ramzi Boukhiam quand on arrive à Taghazout. Et pour cause, le petit prince du surf marocain s’affiche en immense, croqué à la peinture, sur la façade du plus haut bâtiment de la rue principale. Cet été, à l’occasion de la première compétition de l’histoire du surf aux jeux Olympiques de Tokyo, Ramzi a représenté le Maroc. Mais si le jeune homme de 27 ans a les honneurs du coin, c’est qu’il a commencé ici même, encore enfant, à se mesurer aux flots ravageurs de l’Atlantique.
« Je suis né et j’ai grandi à Agadir, mais comme il n’y avait pas trop de vagues, on allait à Taghazout. Le village est entouré de plusieurs spots mythiques, comme la pointe des Ancres, avec des vagues de classe mondiale en hiver. À l’époque, venir ici, c’était le dépaysement total, il n’y avait rien. En fait, Taghazout s’est développé en même temps que le surf, ces dix dernières années. »
À en juger par les boutique-hôtels et restaurants de bord de mer, la dizaine de surf shops du village et la petite centaine de surf schools et surf camps qui ont éclos sur un rayon de 15 kilomètres, tout ce petit écosystème aux teintes blanches et bleues vit à merveille.
Fréquenté par les hippies dans les années 70, Taghazout a tracé son sillon loin des ornières du tourisme de masse international qui a fait la renommée d’Agadir, à moins d’une heure de là. En fait, jusqu’à ces dernières années – hormis les mois d’été, prisés des classes populaires marocaines –, Taghazout était surtout le lieu de prédilection de surfeurs européens en mal de vagues et d’eau tempérée durant l’hiver.