L’UE Et La Tunisie Signent Un «Partenariat Stratégique» Sur L’Économie Et La Politique Migratoire

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Ce protocole d’accord devrait avoisiner un milliard d’euros, indique Pierre Benazet, correspondant de RFI à Bruxelles. Selon Mark Rutte, il s’agit de créer de la croissance, de l’emploi et des perspectives d’avenir pour le pays. Un argument de poids à l’heure où la Tunisie croule sous la dette extérieure et où le président Kaïs Saïed refuse les conditions de l’aide du Fonds monétaire international qu’il considère comme des diktats.

En attendant que la Tunisie remplisse les conditions d’une aide financière, l’UE va déjà apporter une aide budgétaire qui devrait s’élever à 100 millions d’euros. Elle va aussi s’impliquer dans l’agriculture, l’aérien, le numérique ou le tourisme, avec l’intention aussi d’aider à attirer des investisseurs privés.

105 millions d’euros pour lutter contre l’immigration
Mais l’Europe agit aussi pour ses propres intérêts, par exemple avec les investissements : 300 millions d’euros pour Elmed, ce projet de câble sous-marin qui amènera de l’électricité vers l’Italie. Et surtout, l’accent est mis sur l’immigration avec 105 millions d’euros de fonds européens pour lutter contre le trafic d’êtres humains, améliorer la gestion des frontières ou le retour vers la case départ pour les migrants qui ne seront pas admis en Europe. Ce dernier montant n’est pas conditionné par l’aboutissement d’un accord avec le Fonds Monétaire International (FMI) comme les 900 millions d’euros également promis par l’Union européenne, alors que les négociations avec le FMI sont pour le moment suspendues. Le montant vient s’ajouter aux 29 millions d’euros français promis par Gérald Darmanin le 19 juin dans un but de contenir les flux migratoires.

Or en Tunisie, le discours politique sur la question reste ambigu, rappelle notre correspondante à Tunis, Lilia Blaise. Alors que les garde-côtes tunisiens ont intercepté en mer cinq fois plus de migrants que l’année 2022, l’afflux des candidats à l’exil se poursuit dans le pays qui a du mal à gérer la crise migratoire. Alors que le président Kaïs Saïed insiste sur le fait que la Tunisie n’est pas le garde-frontière de l’Europe et que le pays ne peut pas accueillir sur son sol des migrants irréguliers, l’accord européen entérine pourtant une coopération renforcée.

Et la migration irrégulière continue d’être au centre des préoccupations européennes puisque le Sommet de Rome va se tenir le 23 juillet. Initialement proposé par le président Kaïs Saïed, il en sera l’invité d’honneur.

SourceRFI
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