Aboulaye Nderguet, La Voix De La Musique Tchadienne À Cajarc

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Africajarc met à l’honneur votre pays cette année. Qu’est-ce que vous ressentez ?

Tout le Tchad est au courant et va suivre le festival. Les gens savent que les artistes sont déjà arrivés à Cajarc. C’est un grand honneur qu’on offre à mon pays, très endeuillé, ça permet de mettre en lumière nos artistes et le monde de la culture. Depuis 3-4 ans, on voit une bonne progression de certains artistes qui émergent à l’international comme Afrotonix, élu meilleur artiste africain au Hollywood African Prestigious Awards en 2022. Ça fait rêver la population.

Justement, il y aura plein de jeunes artistes tchadiens dans des genres musicaux différents, et vous semblez représenter une musique plus traditionnelle ?

Je m’inspire de différents chants traditionnels du Tchad qui offrent une large palette de timbres de voix et d’accents différents. Au Tchad, les styles du nord et du sud sont très variés en fonction des ethnies. De par ma mère du nord et mon père du sud, j’appartiens aux deux communautés, je mélange la musique Sar à celle arabe et saharienne. J’ai travaillé en écoutant les chants traditionnels pour développer mes techniques de chant.

Mais je fais de la World music, je m’inspire de l’afrobeat, du jazz, du blues, mes six musiciens sont français. Il va y avoir de grosses surprises à Africajarc. Je vais jouer des musiques inédites conçues pour le public d’Africajarc dans l’esprit du spectacle de festival et qui seront sur mon nouvel album. Je ne suis pas très connu, j’ai beaucoup travaillé pour arriver sur ce genre de plateau, c’est une belle opportunité de me faire connaître grâce au festival.

Comment êtes-vous devenu musicien ?

Mon père était militaire, il me ramenait de ses déplacements des disques 33 tours, de la chanson africaine, française et américaine. Je les écoutais avec un tourne-disque à piles et j’ai attrapé le virus de la musique. Je suis autodidacte. Pendant la guerre au Tchad en 1979, il n’y avait pas d’école, alors on allait tous les soirs au cinéma. C’était des films hindous de Bollywood qu’on pouvait voir 20 ou 30 fois d’affilée car il n’y avait pas beaucoup de rotations. On les connaissait par cœur, j’adorais, je reprenais les chansons en boucle.

Votre dernier album s’intitule « L’âme du blues », parlez-nous de ce projet ?

En 2019, j’ai rencontré le groupe français Bex’Tet à N’Djamena, Emmanuel Bex est un pianiste et organiste français. Ensemble on a créé cet album au blues universel, le blues est américain mais son origine est africaine.

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