M. Tshisekedi, qui est également le facilitateur de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) pour la transition au Tchad, est arrivé à Ndjamena pour discuter avec les autorités tchadiennes et les parties intéressées de la crise politique et des questions relatives à la transition du pays.
Cette visite intervient au lendemain de l’annonce par le pouvoir militaire tchadien de la tenue d’un référendum constitutionnel le 17 décembre.
Dans la capitale, le médiateur congolais s’est entretenu à huis clos avec son homologue tchadien, le général Mahamat Idriss Deby, appelé président de la transition.
L’accent est mis, entre autres, sur le bon déroulement de la deuxième phase de la transition et sur la facilitation du retour en toute sécurité des exilés tchadiens.
Le président Tshisekedi rencontrera également des dirigeants de partis politiques, des membres de la société civile ainsi que des représentants de la communauté internationale.
Pour la paix et la stabilité
Sa mission est d’évaluer la mise en œuvre des différentes recommandations issues du dialogue national, visant à rétablir l’ordre constitutionnel dans les 24 prochains mois.
Lundi, le gouvernement tchadien a déclaré que les campagnes pour le référendum commenceront le 25 novembre et que le vote des Tchadiens vivant à l’étranger et des membres des forces de défense et de sécurité aura lieu le 16 décembre.
Le 26 juin, le parlement provisoire a approuvé un projet de constitution proposé par le gouvernement sans amendements, préparant ainsi le terrain pour le référendum.
Des élections transitoires devraient avoir lieu fin 2024 après que le mandat de M. Mahamat a été prolongé de deux ans en octobre dernier, ce qui a déclenché des manifestations meurtrières de l’opposition.
Le gouvernement militaire dirigé par le général Mahamat Deby est en place depuis avril 2021, à la suite de l’assassinat de son père, le président Idriss Deby, lors d’affrontements rebelles.
La vérité pour une réconciliation durable
Parti en exil à la suite des évènements du 20 octobre 2022 à Ndjamena, l’opposant Succès Masra, président du parti Les Transformateurs, a signalé sur les réseaux sociaux son espoir de voir les échanges se fonder sur la vérité.
« J’estime que ces échanges seront placés sous le signe de la vérité et l’action crédible de la réconciliation et non la rhéthorique sans lendemain », a indiqué l’économiste.
L’avocat en exil Max Loalngar, porte-parole de la coalition Wakit-Tama, a indiqué à la BBC que ses camarades présents à Ndjamena rencontreront la délégation dirigée par le président Félix Tshisekedi, avec un seul mot : « il faut que la lumière soit faite sur les évènements du 20 octobre », qui ont fait, selon le gouvernement, 50 morts alors que la Coalition nationale des Droits de l’homme annonce le chiffre de 128 morts.
