Le pays dirigé par Assimi Goïta s’apprête à récupérer des milliers de mails américains. Des messages électroniques issus de plusieurs domaines de la vie intérieure des États-Unis et qui s’étendent sur 10 ans. Une nouvelle qui ne rassure pas la sécurité intérieure américaine. Surtout lorsqu’on sait que le Mali, dans son objectif de se détourner de l’influence négative de l’Occident, a noué des liens très étroits avec la Russie et Vladimir Poutine. Il s’agit en effet, de milliers de message adressés au Pentagone qui se sont retrouvés dans le domaine internet du Mali à cause d’une faute de frappe.
Une « faute de frappe » comme point de départ
Dans le domaine informatique, et précisément sur internet, chaque pays a un domaine d’extension propre à lui. Dans le cas du Mali, ce domaine est « .ml ». Pour un souci de sécurité et de discrétion, l’armée américaine, pionnier de l’Internet dans le monde, possède son propre domaine d’extension qui « .mil », différent du domaine d’extension du pays.
Vraisemblablement, c’est la faute de frappe, avec l’omission du i dans l’écriture du domaine d’extension qui créé toute cette confusion. C’est le journal Financial Times qui a fait cette révélation lundi 17 juillet.
Les pleins pouvoirs au Mali
Toutefois, il est important de noter que durant ces dix dernières années, ce n’est pas le Mali qui gérait son domaine d’extension. En effet, la gestion a été confiée à un entrepreneur néerlandais, Johannes Zuurbier, en 2013, pour un durée de 10 ans. Durant toutes ces années, ce dernier a intercepté près de 117 000 messages, nous renseigne le Financial Times.
Le contrat de Johannes Zuurbier a pris fin ce lundi 17 juillet et c’est l’armée malienne qui a repris le contrôle du domaine d’extension. S’il ne s’agit pas à première vue des messages classés top secret, se sont très sensibles sur le personnel américain en service, les sous-traitants et leurs familles. Il s’agit notamment des données médicales,des documents d’identité, des listes d’équipage de navires, des listes de personnel dans les bases, des cartes d’installations, des photos de bases, des rapports d’inspection navale, des contrats, des plaintes pénales contre le personnel, des enquêtes internes sur les brimades, des itinéraires de voyage, des dossiers fiscaux et financiers entre autres.
Un flux d’informations qui auraient un regain d’intérêt pour des potentiels ennemis des États-Unis. Mais aussi, qui placerait le Mali sur un piédestal en terme de possession d’informations strategiques sur un géant mondial. Car l’amas de ces informations à priori sans intérêt, sur le long terme peur se transformer en renseignements.
Il est sans doute clair qu’avec la prise en main du domaine d’extension par le gouvernement malien, le Pentagone va prendre au sérieux cet épineux problème. Mais après 10 ans de fuite, il ne sera pas évident de colmater la brèche d’aussitôt. Ce qui met le Mali en position de force dans cette affaire.