En pleine crise politique, la Tunisie célèbre ce mardi 25 juillet sa 66e Fête de la République. Une date sans doute inscrite dans la mémoire des Tunisiens puisqu’elle renvoie, d’une part, à l’instauration de la République tunisienne le 25 juillet 1957, et d’autre part, au coup de force du président Kaïs Saïed en 2021 en suivant «la volonté du peuple», semble-t-il.
Ce jour-là, la Tunisie a basculé d’un régime démocratique acquis lors de la révolution de 2011 en régime ultra présidentiel.
Cela est passé d’abord par le recours de Kaïs Saïed à l’article 80 de la Constitution tunisienne annonçant la suspension du Parlement, dominé par le parti d’inspiration islamiste Ennahdha, et le limogeage du chef du gouvernement Hichem Mechichi, du ministre de la Défense mais également de la porte-parole du gouvernement. Ces décisions avaient suscité des inquiétudes au sein de la communauté internationale, en particulier à Washington, Bruxelles et Paris.
UNE «OPÉRATION DE NETTOYAGE»
Le 25 juillet 2021 au soir, de nombreux Tunisiens, exaspérés par la classe politique, étaient descendus dans la rue pour exprimer leur enthousiasme et soutenir les mesures du chef de l’État.
Depuis, celui que l’on surnomme «Robocop» est passé à la vitesse supérieure. Ce qui devait être une «opération de nettoyage» s’est rapidement transformé en un coup d’État, selon les associations locales. En effet, le président a levé l’immunité des députés demandant, par la même occasion, l’interpellation de plusieurs responsables politiques, notamment ceux du parti Ennahdha qu’il considère comme «sa bête noire».
Parmi les députés arrêtés, certains ont été poursuivis ou condamnés pour divers délits et crimes notamment pour fraude fiscale, escroquerie, soupçons de corruption, conflit d’intérêt et même harcèlement sexuel, selon l’ONG I Watch.