Il faudra peut-être patienter quatre ans de plus pour que le continent africain soit représenté en phase finale de la Coupe du monde de rugby autrement que par l’inséparable duo constitué de l’Afrique du Sud et de la Namibie. Depuis 1999, les Springboks sud-africains – lesquels, à l’instar des meilleures sélections mondiales, n’ont pas à passer par la phase de qualifications – et les Welwitschias namibiens – qui, eux, y sont soumis – n’en ont pas manqué une seule.
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Un océan sépare l’Afrique du Sud, deuxième au classement mondial derrière l’Irlande et qui déjà remporté trois fois le tournoi (1995, 2007 et 2019), des autres sélections d’un continent où la pratique et l’intérêt pour le rugby sont en progression. « On ne peut pas comparer. L’Afrique du Sud a l’un des meilleurs championnats du monde, très structuré, avec des moyens financiers importants, et une majorité des joueurs qui disputent la Coupe du monde y évoluent. Les autres pays, hormis la Namibie [21e au classement mondial], en sont très loin. Les championnats sont presque tous amateurs », explique l’ancien international algérien Azzouz Aïb, aujourd’hui président de Rugby Afrique, l’association qui réunit les fédérations continentales.
Même si le football reste – et de loin – le sport roi en Afrique, le rugby y trouve de plus en plus sa place, notamment sur des terres où sa pratique était encore confidentielle il y a quelques années. « La culture rugby, on la trouvait surtout en Afrique australe. Cela n’a rien de surprenant que l’Afrique du Sud, mais aussi la Namibie ou le Zimbabwe [lequel a participé aux Coupes du monde 1987 et 1991] aient une certaine avance. Je pense que les résultats des Springboks au niveau mondial sont une référence pour les Africains qui aiment le rugby, surtout depuis qu’il y a plusieurs joueurs noirs dans cette sélection : ils s’identifient un peu plus à cette équipe », poursuit Azzouz Aïb.
« Nous avons besoin de visibilité »
Le Kenya, qui a échoué lors du dernier match qualificatif pour la Coupe du monde face à la Namibie, mais également l’Algérie, le Sénégal ou encore la Côte d’Ivoire – seule équipe francophone à avoir participé à la compétition, en 1995 – ont affiché des progrès significatifs ces dernières années. Mais ces sélections sont très majoritairement composées de joueurs binationaux – hormis le Kenya, qui s’appuie sur une base locale. « J’ai quelques locaux dans mon équipe, mais à 90 % ce sont des garçons qui évoluent en France, note Edgard Babou, le sélectionneur des Eléphants ivoiriens. Le problème en Afrique, ce n’est pas le potentiel humain. Ce qui manque, ce sont les structures, les équipements et des compétitions continentales régulières. »
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Ainsi, la Rugby Africa Cup, une compétition créée en 2000 et à laquelle l’Afrique du Sud ne participe pas, ne se joue pas de manière régulière. Elle a été annulée en 2019 et 2022, et l’édition 2021-2022, à laquelle 20 sélections ont pris part, a vu sa phase finale se disputer à… Aix-en-Provence et servir de tournoi qualificatif pour la Coupe du monde. A ce jour, les fédérations africaines ignorent si sa 19e édition se déroulera en 2024.
« Nous avons besoin de visibilité, estime Edgard Babou. Les sélections africaines ont besoin de jouer plus souvent, il faudrait organiser des compétitions entre elles, par zones par exemple, même si nous sommes conscients que cela demande des moyens. Les fédérations ne sont pas riches et le coût des déplacements en Afrique est élevé. Mais si nous voulons continuer d’attirer des pratiquants et des pratiquantes, et accessoirement des sponsors, il est nécessaire de permettre aux sélections d’être actives régulièrement. »