L’Afrique ces dernières années, vibre au rythme des coups d’États. Le dernier en date est celui orchestré au Gabon le 30 août 2023. Quatre jours avant, les Gabonais s’étaient rendus aux Urnes pour choisir démocratiquement leur futur président. Ali Bongo après 14 ans au pouvoir, était candidat à sa propre succession. Au terme du scrutin, les résultats provisoires donnaient gagnant le candidat de l’opposition Albert Ondo Ossa. Subitement, l’internet a été coupé dans le pays et un couvre-feu instauré. Puis, le 29 août Ali Bongo Ondimba a été déclaré vainqueur. Sa joie a été de courte durée car le lendemain, le général Brice Oligui Nguema a renversé le pouvoir en place avant de s’autoproclamer président de la transition.
Un gouvernement déjà mis sur pied
Deux semaines après la prise du pouvoir par Oligui Nguema, ce dernier a mis sur pied ce lundi un gouvernement de transition. Celui-ci aura la charge de présider à la destinée du pays, avant l’organisation des élections qui devront rendre le pouvoir au civil. A la tête de gouvernement, on retrouve Raymond Ndong Sima, un baron de l’ex-opposition. Directement, ce dernier a procédé à la nomination des membres de son gouvernement. On y retrouve les anciens caciques du régime d’Ali Bongo, des opposants, des membres de la société civile et des militaires.
Ce mardi, même son de cloche au Parlement. Le nouvel homme fort de Libreville a dressé via des nominations, un parlement de transition. A la présidence du Sénat, Oligui Nguema a nommé Paulette Missambo, présidente du parti politique l’Union Nationale, et grande opposante à Ali Bongo lors de la présidentielle de 2023. Jean-François Ndongou sera quant à lui à la tête de l’Assemblée nationale. Ce dernier a été plusieurs fois ministre du président déchu. À la vice-présidence des deux chambres on retrouve des hauts gradés de l’armée, des membres de la société civile et des anciens membres du gouvernement renversé.
Un nouveau pouvoir à la solde de la France ?
Contrairement au Mali, à la Guinée, au Burkina Faso et au Niger, la France n’est pas inquiétée par ce coup d’État au Gabon. Après une brève suspension des activités militaires françaises dans le pays, celles-ci ont repris progressivement. La France par ailleurs ne condamne pas ce coup de force et collabore étroitement avec le gouvernement de transition.
Par ailleurs, Ali Bongo lors de sa dernière mandature avait pris des résolutions qui ont fragilisé les relations entres Paris et Libreville. Le nouvel homme fort du Gabon, le général Brice Oligui Nguema a été moulé à l’école française et est d’ailleurs le cousin d’Ali Bongo qui a fait 14 ans au pouvoir et le neveu d’Omar Bongo, père d’Ali, qui a fait 41 ans au pouvoir. La dynastie continue !