Il porte le nom de son créateur, Jacques Majorelle (1886-1962), depuis que le peintre orientaliste français, fils du célèbre ébéniste de l’Art nouveau Louis Majorelle, découvre avec enthousiasme le Maroc en 1917. Quelques années plus tard, il fait l’acquisition d’une palmeraie de 1,6 hectare à Marrakech au nord-ouest de la Médina, fait construire sa villa, puis agrandit son terrain afin de créer son propre jardin botanique. En 1931, il commande à l’architecte français Paul Sinoir un atelier d’artiste de style Art déco. Il couvrira les façades de ce bleu électrique, qui est désormais une référence en peinture, le « bleu Majorelle », autour duquel il crée une œuvre d’art vivante. Le jardin Majorelle est né, composé de plantes exotiques et d’espèces rares qu’il rapporte de ses voyages dans le monde entier : on y découvre des cactus, des yuccas, des bananiers ou encore des cocotiers, des palmiers, des bambous et de nombreuses plantes aquatiques. Le jardin Majorelle est ouvert au public en 1947 et devient rapidement l’un des plus beaux sites touristiques de Marrakech. Après la disparition de Jacques Majorelle, en 1962, le jardin est laissé à l’abandon. Le jardin Majorelle : extraordinaire et mythique Ce n’est qu’en 1980 que le jardin Majorelle va renaitre sous l’impulsion de l’homme d’affaires Pierre Bergé (1930-2017) et du couturier Yves Saint Laurent (1936-2008) qui en font l’acquisition pour le sauver d’un projet immobilier. Depuis, il a été restauré et sa collection de plantes a été élargie, soit plus de 300 espèces de plantes différentes issues du monde entier. Devenu intemporel et iconique, le jardin Majorelle est implanté en plein cœur de la ville de Marrakech. Considéré comme l’un des plus beaux jardins au monde, il se visite tout au long de l’année, et symbolise encore le beau témoignage de ses fondateurs tous amoureux d’un pays, d’une culture. Dans l’ancien atelier du peintre, le musée Pierre Bergé des arts berbères a été créé en 2011, et met en scène une impressionnante collection d’objets et d’accessoires en provenance du Maroc, du Rif au Sahara, soit plus de 600 objets (bijoux, armes, cuirs, vanneries, tissages, tapis) attestant de la richesse et de la diversité d’une culture toujours vivante. Après le décès d’Yves Saint Laurent en 2008, Pierre Bergé fait don du jardin Majorelle à la Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent, et un mémorial est érigé en souvenir du couturier français, tandis que la Fondation Jardin Majorelle est créée. Dans la continuité du jardin, le musée Yves Saint Laurent Dans la propriété de deux hectares comprenant une résidence, la Villa Oasis, et le jardin Majorelle, la villa d’Yves Saint-Laurent à Marrakech a été le refuge du créateur de mode, amoureux de la « ville rose ». Animé par la passion du Maroc, Pierre Bergé s’est lancé dans la création du musée Yves Saint Laurent à Marrakech, son dernier geste architectural avant sa mort en 2017, un mois seulement avant l’ouverture du musée. Situé en bordure du jardin Majorelle, l’édifice se déploie sur 2500 mètres carré. Le projet conçu par le duo fondateur de Studio KO, Karl Fournier et Olivier Marty respecte le désir de Pierre Bergé, qui a pensé le musée comme la rencontre entre architecture locale et arabo-andalouse, typique de la ville.