L’histoire d’amour entre la France et l’Afrique continue de se dégrader au fil du temps. Le pays dirigé par Emmanuel Macron a perdu sa place de partenaire privilégié des États francophones d’Afrique. Après avoir officiellement été chassée du Mali, du Burkina Faso, de la Guinée et plus récemment du Niger, c’est au tour des populations Tchadiennes de réclamer le départ de la France. C’est le parti politique d’opposition Rassemblement pour la Justice et l’Égalité au Tchad (Rajet), via son président Ordjei Abderahim Chaha qui a diffusé un communiqué sur les réseaux sociaux en date du 28 septembre 2023. Dans ce communiqué, il appelle purement et simplement au départ de la France du pays.
Les raisons de cet appel au départ
Ordjei Abderahim Chaha fustige avec la dernière énergie la politique française en Afrique et particulièrement au Tchad. Il se veut le porte-parole du peuple tchadien qui ne serait plus en accord avec la présence des troupes françaises dans le pays. Il accuse par ailleurs la France de soutenir le régime en place qui est rejeté par l’immense majorité des Tchadiens.
Arrivé au pouvoir après la mort de son père, Mahamat Idriss Deby Itno s’est imposé comme chef d’État au Tchad. Ordjei Abderahim Chaha accuse les autorités tchadiennes d’orchestrer des massacres et de détourner les fonds publics. Tout en se gargarisant d’être protégées par Paris. Le leader du Rajet demande donc aux troupes françaises de quitter le territoire dans les trois prochains mois et surtout d’annuler tous les accords qui lient Nd’jamena et Paris.
Une initiative compliquée
Si les intentions de l’opposition tchadienne sont louables, elles risquent se heurter à plusieurs freins. Le premier, le soutien des autorités tchadiennes à la France. À la tête du pays depuis plus de deux ans, mais jamais élu, Mahamat Idriss Deby Itno a su compter sur l’aide de la France pour faire passer en force les résolutions du simulacre du dialogue national inclusif permettant à Mahamat de prolonger sa présence au pouvoir et d’établir une période de transition plus longue que prévue.
Aujourd’hui dernier bastion de la France au Sahel, le Tchad a renforcé ses relations avec Paris. Le président de transition a d’ailleurs affirmé à Macron qu’il a l’intention de perpétuer leur partenariat militaire. Mahamat Idriss Deby Itno n’a d’ailleurs pas été inquiété après avoir violemment réprimé une manifestation de l’opposition en octobre 2022. Une répression qui a fait près de 128 morts, et plusieurs arrestations des leaders de l’opposition.