A world In Common : Entre Traditions Et Héritage De La Culture Africaine

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« A world in common », une ode à la culture africaine
Le nom donné à l’exposition est fort de sens. Issu de la théorie d’Achille Mbembe, politologue, historien et enseignant camerounais, “A world in common” est une véritable ode à la culture africaine. Telle qu’expliquée par le curateur guanéo-britannique Osei Bonsu, cette expression retrace l’idée selon laquelle « les histoires de l’Afrique sont comprises comme faisant partie d’un récit global de la civilisation ».

Divisée en trois parties, cette exposition retrace l’Histoire du continent et son avenir, avec un premier temps réservé à la représentation de leurs traditions et identités, puis à certaines « contre-histoires », et enfin à un moment de réflexion autour du futur de l’Afrique face à ses enjeux.

Le passé du continent africain : entre héritage et identité culturelle

Face au constat de l’appropriation culturelle, de la violence et de l’esclavage subit par le continent africain dès le XVIè siècle, le Tate Modern choisit arbitrairement d’invisibiliser les puissances coloniales, et de remettre à l’honneur l’identité de ces pays africains, par le biais de portraits individuels dans ses premières pièces.

Ce sont d’abord des traditions ancestrales qui sont réaffirmées : masques, rituels, croyances et tissus forment désormais l’héritage de ce continent.

Parmi les nombreux artistes, le point de vue du Nigérian George Osodi est captivant. Dans une pièce destinée à “rendre hommage aux monarques et matriarches qui ont résisté à la violence”, il rappelle les rituels et mythes autour des rois et reines de son pays, occultés par la mise en place de pouvoirs occidentaux.

Le présent et le futur du continent africain : entre traditionalisme et modernisme

Les artistes présentés dans la deuxième partie de l’exposition “s’attaquent à l’accumulation de documents et d’images officiels, et mettent en lumière de nouvelles histoires, créant ainsi des contre-histoires”. C’est avec subtilité et justesse qu’ils mêlent ainsi leurs traditions aux nouveaux modes de vie et libertés affirmés.

Ces portraits personnels, parfois intimes, permettent au sud-africain Sabelo Mlangeni d’aborder l’homosexualité dans son pays. Pour Ogunji, c’est également une occasion d’évoquer l’égalité des sexes et la politique du changement par le biais d’un film nommé Will I still carry water when I am dead.

La troisième et dernière partie de cette exposition est réservée aux enjeux environnementaux : la sécheresse, la pollution et l’urbanisation des mégalopoles de Kinshasa, du Caire et du Lagos. Toujours de façon forte et engagée, “ils trouvent l’inspiration dans la promesse de nouveaux mondes et de rêves communs pour une nouvelle société”. Tête d’affiche de cette exposition, l’œuvre de Muluneh produite en Ethiopie est quant à elle féministe et condamnatrice de l’absence d’eau potable.

L’exposition se conclut finalement par une réflexion autour d’un écosystème interconnecté, dans lequel les Africains sont appelés “à penser et à formuler leur propre avenir » selon les mots de l’écrivain sénégalais Felwin Sarr.

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