La maison à Dakar de l’égyptologue sénégalais Cheikh Anta Diop, dont les travaux ont permis de réhabiliter la place de l’Afrique dans l’Histoire, doit prochainement être transformée en musée. Une initiative qui fait écho à la volonté de sauvegarder le patrimoine local.
Le panneau « Ker Seex Anta Joob » (la maison de Cheikh Anta Diop en wolof) se dresse en fronton d’une maison de plain-pied dans le quartier de Fann, à Dakar. C’est dans ce logement de fonction, à quelques mètres de l’université Cheikh-Anta-Diop (Ucad) où il enseignait, que le savant et égyptologue sénégalais de renom a vécu de septembre 1960 à février 1986. Là, il a élaboré ses travaux de réhabilitation des civilisations noires africaines dans l’Histoire. En discussion depuis des années, le projet d’en faire un musée a été annoncé par le premier ministre Amadou Ba le 29 décembre 2023 à l’occasion du centième anniversaire de la naissance du scientifique.
« Cette date a été l’occasion d’une réflexion sur son héritage et sur comment réhabiliter son travail », explique Aminata Niang Diène, vice-rectrice de l’Ucad qui gérera ce patrimoine, partie intégrante de l’histoire du Sénégal. Un musée biographique mais pas seulement. « Nous voulons penser ce lieu comme une institution culturelle, de recherche, de formation pour consolider et perpétuer l’héritage du professeur Diop en encourageant le partage des connaissances et la recherche », développe l’universitaire qui espère une ouverture en avril. La création d’un institut d’égyptologie est également en réflexion.