France: Le Nouveau Front Populaire En Tête

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Qui aura la majorité ? Les premiers résultats du second tour des élections législatives 2024 sont tombés ce dimanche 7 juillet 2024. Le Nouveau Front populaire est donné en tête, devant le camp présidentiel et le Rassemblement national, selon la projection ELABE pour BFMTV/RMC/La Tribune Dimanche.

Énorme surprise: le Nouveau Front Populaire est donné en tête avec 182 députés, d’après la projection ELABE (France entière) des élections législatives 2024 pour BFMTV/RMC/La Tribune Dimanche.

Ensemble pour la République (camp présidentiel) devrait obtenir entre 163 sièges à l’Assemblée nationale. Enfin, sur la troisième marche du podium, le Rassemblement national avec 143 députés.

Voici le nombre de sièges obtenus selon les estimations ELABE:

  • Nouveau Front populaire : 182 sièges (LFI 75, PS 65, EELV 33, PCF 9)
  • Ensemble : 163 sièges (Renaissance 99, Modem 33, Horizons 26, Divers centre 4) 
  • RN : 143 sièges (RN 126, soutiens d’Eric Ciotti 17)
  • LR : 68 sièges
  • Divers gauche et dissidents NFP : 11 sièges
  • Autres : 10 sièges
  • Divers souverainistes et extrême droite : 0 
  • Extrême gauche : 0 siège 

MÉLENCHON DEMANDE LE DÉPART D’ATTAL

Au RN, c’est la déception. Certes, le parti à la flamme engrange de nouveaux élus, contre 89 en juin 2022, soit « la percée la plus importante de toute son histoire », a revendiqué Jordan Bardella. Mais il voit s’évaporer le rêve de hisser son jeune patron de 28 ans à Matignon, porté par une majorité absolue qui lui semblait atteignable au soir du premier tour. Une victoire attendue qui devait ouvrir la voie à la conquête du pouvoir pour Marine Le Pen en vue de la présidentielle de 2027.

« Notre peuple a clairement écarté la solution du pire », a pour sa part lancé le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, triomphant. « Le Premier ministre (Gabriel Attal) doit s’en aller » et le NFP doit « gouverner », a-t-il ajouté.

Mais avec une alliance hétérogène allant de LFI à Place publique, avec notamment le retour à l’Assemblée de l’ancien président François Hollande, élu en Corrèze, beaucoup de questions restent en suspens sur les rapports de force à gauche.

La tripartition jette en effet la France dans le brouillard, au terme d’un scrutin qui a fortement mobilisé les électeurs avec une participation de 67%, la plus forte depuis 1997. Car faute d’atteindre la barre de 289 députés, ou même de s’en approcher, aucun bloc ne semble en mesure de composer seul un gouvernement.

Emmanuel Macron a d’ailleurs rapidement appelé à la « prudence », les résultats ne répondant pas à la question de « qui pour gouverner ? », selon son entourage, qui souligne que le bloc central « est bien vivant ». En attendant les intenses tractations à venir, plusieurs scénarios, tous inédits sous la Ve République, se dessinent.

COALITION INÉDITE EN VUE?

Les partis de gauche et le camp macroniste trouveront-ils un improbable accord politique, après deux ans à ferrailler contre la réforme des retraites ou encore la loi immigration? Quelle place dans le prochain dispositif pour Jean-Luc Mélenchon, dont la suprématie à gauche pourrait désormais être contestée par un Parti socialiste revigoré?

Face à une « Assemblée divisée », « il va falloir se comporter en adulte », a déjà prévenu Raphaël Glucksmann, le patron de Place publique qui s’était frontalement opposé à Jean-Luc Mélenchon lors de la campagne des européennes du 9 juin. Le Premier secrétaire du PS Olivier Faure a, lui, appelé le NFP à « refonder un projet collectif ».

La question se pose aussi de la stratégie des Républicains (LR), plongés dans la tourmente après le ralliement de leur chef Eric Ciotti au RN mais qui conservent un contingent d’élus plus que suffisant (57 à 67) pour se présenter comme un pivot à l’Assemblée.

À trois semaines de l’ouverture des Jeux olympiques, qui propulseront la France sous les projecteurs du monde entier, le pays pourrait aussi s’orienter vers l’hypothèse d’un gouvernement technique, comme celui qui avait sauvé l’Italie de la crise de la dette en 2011. À condition de parvenir à un consensus sur des personnalités.

Dans des conditions si floues, Emmanuel Macron pourrait aussi être amené à temporiser alors que Gabriel Attal s’est déclaré disponible pour assurer la continuité de l’État « aussi longtemps que nécessaire ».

Le chef de l’État, qui s’est offert son traditionnel bain de foule dimanche au Touquet après son vote, sort affaibli de cette séquence d’un mois, malgré le résultat honorable de son camp, avec notamment la réélection de Gérald Darmanin. La campagne éclair des législatives se sera déroulée dans une atmosphère tendue, marquée par des nombreuses agressions de candidats et militants, révélatrices d’une France à cran et divisée.

« CREVER L’ABCÈS »

Mais Emmanuel Macron aura-t-il « réussi à crever l’abcès » du RN, comme l’espère un de ses intimes? Et parviendra-t-il à préserver l’unité de sa propre majorité alors que se profile déjà l’échéance de 2027 pour laquelle plusieurs ténors, à commencer par l’ancien Premier ministre Edouard Philippe, nourrissent de hautes ambitions?

Attendu mercredi au sommet de l’Otan, le chef de l’État devra en tous cas s’employer à rassurer les partenaires et les milieux financiers sur la stabilité de la France.

La semaine qui se profile va aussi produire son lot d’âpres négociations pour les postes clés à l’Assemblée, avant l’ouverture le 18 juillet de la 17e législature de la Ve République qui débutera par l’élection à la présidence, puis la constitution des groupes politiques.

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