Plus de 150 hectares de champs de canne à sucre ont été détruits au Cameroun en raison de violents affrontements entre les travailleurs de la Société sucrière du Cameroun (SOSUCAM) et la police. Les troubles, qui ont éclaté en début de semaine, sont le résultat de protestations contre les conditions de travail difficiles, les bas salaires et les revendications de meilleures pratiques de travail.
Les travailleurs ont dénoncé ce qu’ils décrivent comme des conditions proches de l’esclavage, soulignant le coût physique de la coupe de la canne à sucre dans des conditions difficiles pour un salaire de misère. Un travailleur anonyme a déclaré que même si le travail est épuisant, ils l’endurent parce qu’ils n’ont pas le choix. « C’est comme de l’esclavage avec salaire », a-t-il déclaré, soulignant les bas salaires et les lourdes charges de travail. Le travailleur a également souligné que les champs de canne à sucre denses rendent le travail encore plus difficile, et qu’une grande partie des terres ne produit plus de récoltes productives en raison de sa proximité avec les zones urbaines.
La situation s’est aggravée après que les travailleurs ont organisé une grève, invoquant des retards dans le paiement des salaires. Les manifestations ont dégénéré en violences, faisant un mort et plusieurs blessés, dont des policiers. Selon le maire de Nkoteng, où les violences ont eu lieu, une vingtaine de personnes ont été arrêtées et les activités de la SOSUCAM sont à l’arrêt depuis près de dix jours. La ville est désormais fortement militarisée, avec de nombreuses activités ralenties alors que les tensions restent élevées.
Kanga Esaïe Hubert, le maire de Nkoteng, a confirmé l’altercation meurtrière et décrit les dégâts causés pendant les troubles, notamment le vandalisme des véhicules. Il a ajouté que les travailleurs avaient une liste de revendications, dont certaines ont été satisfaites, tandis que d’autres sont toujours en suspens.
Les images des violences ont suscité l’indignation de l’ensemble du spectre politique au Cameroun. En réponse aux troubles en cours, la SOSUCAM, filiale du groupe français Somdiaa, a annoncé vendredi qu’elle augmenterait les salaires et les primes mensuelles des travailleurs. Cette mesure vise à répondre à certaines des doléances, mais de nombreux travailleurs restent sceptiques tant que leurs revendications plus larges ne seront pas pleinement satisfaites.