Ils sont jeunes, âgés de 18 à 45 ans, et se sont installés ici sur le terrain de foot du collège Alfajiri pour écouter les rappeurs et slameurs locaux sur le podium.
La grande star tanzanienne Stamina fait son apparition : « J’avais envie d’y être, depuis bien longtemps, et mieux connaître le Congo. Il est important de vivre en harmonie et de développer des choses ensemble. Dans le monde entier, le hip hop est presque le même. Celui du Congo n’est pas si différent de celui de la Tanzanie. J’ai vu les jeunes artistes d’ici. Je suis prêt à collaborer avec eux. »
Youssoupha sera sur le podium ce dimanche soir, mais en attendant il livre déjà son message : « Ma présence ici se traduit par « tous les Congo comptent, même ceux où la situation est plus compliquée ». Pour moi – on ne va pas se mentir –, c’est plus dur pour les gens qui vivent ici. Je prie et je parle pour que la situation arrête de se dégrader et retourne à la normale, pour que chacun trouve sa paix des deux côtés des frontières. »
Visiblement réjoui, Ghislain Bamurhondere, la quarantaine, est touché par les messages qu’il a entendus : « Cela m’a donné la joie de partager avec les amis qui viennent d’autres tribus. Je pense que ce message n’est pas pour Bukavu seulement, c’est pour la RDC et même pour les pays des Grands-Lacs. Il nous faut vivre en cohésion. »
Depuis quelque temps, des actes de xénophobie ont été signalés dans différents coins de la RDC. Les jeunes de Bukavu tentent l’apaisement à travers la musique.