Le royaume d’Aksoum encore appelé Axoum, Aksum ou Empire Aksoumite a été un important État de l’Afrique, plus précisément dans la corne d’Afrique. Ce royaume correspondait aux actuels territoires du nord de l’Ethiopie, du Djibouti et de l’Erythrée. Cet Empire a été fondé selon les historiens au 4e siècle avant J.C. les mêmes historiens situe la période de gloire de cet empire entre le 1er et le 6e siècle. De par sa position stratégique au carrefour des routes commerciales entre l’Inde et la mer méditerranée, le royaume est devenu un important pôle commercial entre l’empire romain et l’inde ancienne. Les dirigeants de l’Empire, dans le souci de fluidifier le commerce ont eu la brillante idée de faire frapper leur propre monnaie autour du 3e siècle.
Origine et apogée
L’origine du royaume Axoum n’est pas très claire. Pour beaucoup d’historiens, l’empire a été fondé par les Sabéens qui parlaient la langue sémitique. Originaire d’Arabie du Sud, l’actuel Yémen, ils auraient traversé la mer rouge pour rejoindre les terres d’Axoum. Pour d’autres chercheurs, le royaume serait né d’un développement autochtone, parti de l’ancien royaume du D’mt. Ce dernier existait longtemps avant les migrations sabéennes des 4 e et 5 e siècles avant J.C.
Dans le livre ayant pour titre Le Périple de la mer Érythrée, on peut lire que le royaume d’Axoum au 1er siècle après J.C est un important pôle commercial d’ivoire que l’empire exportait dans l’ensemble des territoires antiques. Selon cet ouvrage, le roi de cette époque était Zoskales. Il avait sous son joug, les ports d’Adulis et d’Avalites. Tous deux d’importants ports sur la mer rouge. Avec l’évolution du système commercial maritime entre l’Empire romain et l’Inde, le royaume s’est positionné comme un point important du trafic. La nouvelle configuration commerciale imposait un tracé maritime beaucoup plus direct entre l’Égypte et le Kerala, passant par la mer rouge. Situé au cœur de la mer rouge et contrôlant deux ports, Axoum est devenu la plaque tournante du système commercial de cette époque. Le port d’Adulis est par ailleurs devenu le principal port d’exploitation des denrées en provenance d’Afrique à savoir l’ivoire, l’encens, l’or et les animaux exotiques. Les dirigeants Axoumites ont développé et agrandi le réseau commercial à l’intérieur du royaume en annexant au passage les territoires du royaume de Koush qui pratiquait le même type de commerce.
Les 2e et 3e siècles furent les périodes pendant lesquelles le royaume a assis son emprise sur la mer rouge. Notamment à travers le tracé d’une voie caravanière à destination de l’Égypte faisant passer le royaume au rang de fournisseur principal des denrées africaines auprès de l’empire romain. C’est au cours du 3e siècle donc que le royaume étend son hégémonie en prenant le contrôle de toute la région de Tihama en Arabie du sud. Avec sa propre monnaie, le royaume est l’une des plus importantes puissances de cette époque. Sous l’impulsion du roi Ezana, l’Empire se convertit au christianisme entre 325 et 328. Faisant du royaume le troisième territoire à se christianiser, après l’Arménie et la Géorgie mais avant l’empire romain. Sous le règne des successeurs d’Ezana, connus seulement par leurs monnaies, le royaume d’Aksoum est à l’apogée de sa puissance : selon les auteurs byzantins, sa capitale est en lien avec Constantinople, l’Iran, l’Inde et Ceylan. Ses ambassades lui permettent de faire libérer en Perse un évêque emprisonné. Au pic de sa puissance, le royaume contrôle les territoires du nord de l’Éthiopie, l’Érythrée, le nord-est du Soudan, le sud-est de l’Égypte, Djibouti, le Yémen ainsi que le sud de l’Arabie saoudite, soit un total de 1,25 million de km².
Déclin d’Axoum
Comme tous les royaumes africains du moyen âge, l’Empire Axoum a finalement sombré. Combattant l’Empire Perse, Axoum a fait alliance avec l’Empire byzantin. Dès le 6e siècle, l’empire est dans l’incapacité de continuer à produire sa propre monnaie. Au 9e siècle, le royaume sombre totalement. Pour certains, la chute d’Axoum est l’œuvre de la reine païenne ou juive Yodit. Pour d’autres, ce déclin est la résultante de la forte concurrence imposée aux Axoumites par les Arabes sur les routes maritimes. Mais aussi, par le déclin des crues du fleuve Nil accompagné d’interminables périodes de sécheresse.