Depuis quelques jours la deuxième plus grande ville de Tunisie derrière la capitale Tunis, Sfax vit au rythme des heurts entre Tunisiens et ressortissants de l’Afrique subsaharienne. Avec en cause, le meurtre d’un jeune Tunisien, poignardé semblerait-il par un ressortissant de l’Afrique subsaharienne. Le plus curieux dans cette situation est le silence de l’état Tunisien. Une certaine opinion pense que l’Europe est tout aussi responsable de cette situation à cause de sa politique migratoire catastrophique.
Sentiment de haine favorisé par l’État
Les migrants présents par milliers à Sfax sont de moins en moins en sécurité. Et pour cause, la mort d’un Tunisien. Poignardé à mort par un ressortissant subsaharien dans la nuit du 4 juillet à Sakiet Eddayer, sur la route de Mahdia. Si cette mort est le prétexte, la tension est vive dans toute la Tunisie, et à Sfax précisément, principal point de départ des migrants, depuis les déclarations faites par le président de la République Kaïs Saïed.
En effet, en février dernier, celui-ci avait demandé que la loi sur les conditions de séjour en Tunisie soit strictement appliquée. Il estimait par ailleurs qu’il y avait, à travers le phénomène migratoire, une tentative de modifier la composition démographique du pays avec pour objectif « de considérer la Tunisie comme un État africain n’ayant aucune appartenance arabe et islamique ». Des propos qui avaient choqué le monde entier. Plusieurs pays de l’Afrique subsaharienne ont fait rapatrier leurs ressortissants. Mais le phénomène migratoire est réel et plusieurs autres migrants continuent à converger vers Sfax, avec l’espoir de rejoindre l’Europe.
Pire encore, après ces propos, les unités sécuritaires ont transporté des migrants aux frontières libyennes, parmi lesquels des femmes enceintes, des mineurs et des personnes bénéficiant de protection internationale, au mépris des conventions qu’a signées l’État tunisien. Depuis lors, la classe politique utilise les discours de haine pour se positionner politiquement.
Le jeu trouble de l’Europe
Un accord entre la Tunisie et l’Union européenne(UE) subsiste. Les pays européens à l’instar de la Belgique veulent faire de la Tunisie un partenaire dans la politique de migration. Sauf que, l’UE a fait des promesses d’appuis budgétaires et de financements pour gérer le flux migratoire. Des promesses restées vaines jusqu’ici.
Olivier Várhelyi, Commissaire européen à la Politique de Voisinage et à l’Élargissement, était annoncé du côté de Tunis depuis le 12 juin. Mais par deux fois, il a ajourné son voyage. La présidente de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen a elle aussi, annulé son voyage en Tunisie prévu le 6 juillet dernier. Ceci, parce que l’Europe rechigne à dédommager de manière conséquente l’Etat tunisien qui a accueilli des migrants renvoyés sur son sol, alors qu’ils étaient sensés être accueillis en Italie. Une situation qui expliquerait le laxisme tunisien, qui laisse prospérer la violence sur son sol.