En République démocratique du Congo (RDC), on savait depuis la mi-juillet que les ONG sollicitaient la CNDH sur ces affaires d’arrestations et détentions illégales. Le contenu de leur mémorandum n’avait toutefois pas encore été dévoilé. C’est désormais chose faite.
Dans leur document, les associations soutiennent que pour des faits civils ou résultant d’affaires privées comme des créances, de nombreuses personnes sont détenues illégalement dans les cachots de l’Agence nationale des renseignements (ANR) et celui de l’état-major des renseignements militaires.
Avocats, agents de l’État, opérateurs économiques, opposants, médecins ou encore officiers de l’armée ont ainsi passé des mois, voire des années, dans les cachots en violation des lois, écrivent les ONG. Certains détenus n’ont ni droit de visite, ni droit à une assistance d’avocat. C’est le cas de Tony Lutonesha, un opérateur économique venu de Goma pour recouvrer sa créance auprès du ministère de la Défense nationale. Il est détenu par l’ANR depuis janvier.
Les ONG demandent à la CNDH de considérer « des voies et moyens politiques » pouvant contribuer à la résolution des cas les plus connus, notamment celui de Salomon Kalonda, conseiller spécial de l’opposant Moïse Katumbi. Les ONG estiment qu’une solution urgente à la résolution d’une dizaine de cas participerait à l’apaisement du climat politique, préalable à la tenue des élections générales prévues en décembre 2023.