Le politologue et historien camerounais Achille Mbembe avait fait de la création d’une maison des mondes africains l’une des treize préconisations du rapport remis, en octobre 2021, à Emmanuel Macron pour faire évoluer les relations entre la France et l’Afrique. Une recommandation qui, aux yeux de l’intellectuel, avait « recueilli l’adhésion la plus massive, à la fois côté africain et côté français ».
Deux ans après, pourtant, rien n’a filtré du projet. Si bien que, avec une once de fatalisme, bon nombre d’acteurs culturels impliqués en Afrique le jugent au point mort. En coulisses, assure l’Elysée, le dossier avance. Mais à bas bruit et à petits pas.
« Ce type de projet politiquement fort s’inscrit forcément dans du temps long », justifie l’entourage du président de la République, faisant valoir l’implication des ministères de la culture et des affaires étrangères. Un triple portage qui a pour conséquence de « ralentir le processus en diluant les responsabilités », regrette toutefois un ancien cadre du Quai d’Orsay.