Tafita, c’est une comédie à huis clos. Le jeune Mahandry, qui ne roule pas sur l’or, recroise son ex, et se met au défi de la reconquérir. Sa stratégie : se faire passer pour le propriétaire d’une riche demeure dans laquelle son père est gardien et y inviter la jeune femme pour une soirée. Une soirée rocambolesque où tout va déraper.
Mahandry est interprété par Mamy Ranto, également scénariste et producteur du film. « C’est un film 100 % vita gasy [« fait à Madagascar », NDLR] comme les gens aiment le dire. Une fierté pour nous vu que tout vient de Madagascar : les techniciens, les acteurs, le financement. »
Une subvention mais des contraintes
Un véritable challenge pour l’équipe qui a su se conformer aux standards internationaux imposés par les salles de cinéma, et ce, malgré toutes les difficultés rencontrées.
« C’était vraiment un parcours du combattant, souligne Mamy Ranto. Parce qu’à chaque étape du film : des problèmes. On a obtenu une subvention de la part du ministère de la Culture et ils ont décidé de nous accompagner dans le film tout en nous imposant des contraintes sur toutes les étapes de la fabrication ».
« Les professionnels du cinéma devraient avoir plus de liberté »
Véto sur le choix des salles de diffusion, menaces de censure : les péripéties désagréables se sont enchaînées. « Les professionnels du cinéma devraient avoir plus de liberté dans les sujets qu’ils traitent, lance Mamy Ranto. On devrait pouvoir parler de la politique, de sexe, de drogue ou tout autre sujet, sans crainte d’être censuré. C’est un combat que je vais mener. Mais pas tout seul. Avec l’aide du public et également des autres producteurs, réalisateurs ».
Sur l’île, le marché de la production cinématographique est balbutiant et confronté au fléau du piratage. Mais Tafita prouve que la réussite est possible malgré tout. Une perche tendue par le réalisateur, aux investisseurs potentiels.