En Afrique, la plupart des centrales solaires sont installées sur des terres où leur exploitation est jugée plus efficace. Cependant, les projets solaires flottants offrent une alternative pour élargir l’accès à l’électricité sans empiéter sur les terres.
Le Ghana a inauguré une centrale solaire flottante de 5 MW sur la rivière Black Volta, la plus grande d’Afrique de l’Ouest, selon des informations relayées mercredi 2 avril par la presse. Si ce projet constitue une avancée dans la stratégie de transition énergétique du pays, il illustre surtout le potentiel stratégique du solaire flottant en Afrique.
Effet, dans un contexte où près de 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité, cette technologie qui repose sur des panneaux photovoltaïques montés sur des flotteurs, positionnés sur des plans d’eau, apparaît comme une solution clé pour renforcer la fourniture d’énergie.
Concrètement, l’approche illustrée par la centrale solaire flottante ghanéenne permet d’optimiser les infrastructures déjà en place, de réduire les coûts de connexion au réseau et d’améliorer la stabilité énergétique en évitant l’occupation de terres agricoles ou urbaines.
Cette technologie constitue une alternative permettant de réduire les contraintes foncières. L’eau sur laquelle elle est déployée peut aider à refroidir les panneaux, ce qui améliore leur rendement de 5 à 15 % par rapport aux installations au sol. En parallèle, elle contribue à la réduction de l’évaporation des réservoirs, un atout essentiel dans les zones arides.
Un modèle qui ouvre de nouvelles perspectives
Dans un continent où la pression foncière complique l’essor des énergies renouvelables, le solaire flottant ouvre de nouvelles perspectives. Son intégration avec l’hydroélectricité permet d’équilibrer la production énergétique, en fournissant de l’électricité solaire en journée et en préservant les réserves d’eau pour la production hydraulique nocturne.
Plusieurs pays africains développent des projets de solaire flottant. Au Kenya, un projet de centrale solaire flottante de 70 MW est en préparation sur le lac Victoria, dans le comté de Homa Bay. En Afrique du Sud, une installation de panneaux photovoltaïques flottants est en cours sur un réservoir à Mpumalanga. Idem en Côte d’Ivoire où un appel d’offres a été lancé pour une centrale de 20 MW sur le réservoir du barrage de Kossou. Au Nigeria, des initiatives privées portent sur l’installation de panneaux solaires flottants, notamment à Lagos.
Bien que l’exemple ghanéen illustre une tendance émergente sur le continent, le solaire flottant demeure peu développé en Afrique. Son développement est freiné par des coûts initiaux élevés, nécessitant des infrastructures spécifiques plus coûteuses que les centrales au sol.
La maintenance des installations en milieu aquatique représente un défi supplémentaire, nécessitant des solutions adaptées aux conditions d’humidité et de corrosion. L’émergence de cette technologie repose sur un soutien politique et financier, incluant des incitations et des financements ciblés pour en faciliter l’adoption.
Avec des investissements appropriés et un cadre réglementaire adapté, cette technologie pourrait contribuer de manière significative à l’électrification du continent africain. Un rapport de la Bundesverband Solarwirtschaft a d’ailleurs montré que l’Afrique possède le meilleur potentiel mondial de production d’énergie solaire grâce à des parcs photovoltaïques flottants.