Ces jeudi 3 et vendredi 4 avril 2025, la capitale rwandaise Kigali accueille le premier Sommet mondial de l’intelligence artificielle (IA) en Afrique. Organisé en partenariat avec le Forum économique mondial, cet événement rassemble les plus grands acteurs du continent autour des opportunités et défis liés à l’IA. Un secteur stratégique, dont l’impact économique en Afrique est estimé à plus de 2 900 milliards de dollars d’ici à 2030. Face à cet enjeu, plusieurs pays ont déjà mis en place des stratégies nationales, tandis qu’à l’échelle continentale, des initiatives émergent pour mieux coordonner les politiques.
Une politique continentale pour renforcer infrastructures et stratégies : c’est l’objectif du tout nouveau Conseil africain sur l’intelligence artificielle, lancé à l’occasion du sommet. Cet organe a été établi par Smart Africa, une alliance regroupant une quarantaine de pays engagés dans la transformation numérique. Le Conseil aura pour mission de coordonner les efforts sur plusieurs domaines stratégiques, notamment les centres de données et le développement des compétences.
Dès 2024, l’Union africaine avait annoncé un plan quinquennal sur l’intelligence artificielle. Sa première phase, qui s’étend jusqu’en 2026, vise à instaurer une gouvernance structurelle pour l’IA sur le continent et à mobiliser les ressources nécessaires. Sur cette dernière question, un fonds africain pour l’IA a été dévoilé dès le premier jour du sommet, mais sans précision, pour l’instant, sur son fonctionnement.
La souveraineté numérique
L’enjeu de la souveraineté numérique est de taille, alors que seulement 2 % des données collectées sont stockées sur le continent. « L’Afrique ne doit pas rester dépendante des plateformes étrangères », a conclu Faure Gnassingbé, président du Togo et invité d’honneur du sommet.
Au-delà des infrastructures et de la gouvernance, l’intelligence artificielle offre des perspectives concrètes dans plusieurs secteurs stratégiques, notamment la santé et l’agriculture. De nombreuses initiatives sont déjà en place pour intégrer l’IA aux pratiques agricoles, un secteur avec un fort potentiel, selon Yves Iradukunda, secrétaire permanent du ministère rwandais des TIC et de l’Innovation.