Le Salon international du livre d’Alger (Sila) s’est déroulé du 24 mars au 1er avril avec plus de 1 250 exposants. L’Italie fut le pays invité d’honneur pour l’édition 2022 du plus grand Salon du livre d’Afrique, qui a attiré cette année plus de 1 500 000 visiteurs, un succès certain, après la crise sanitaire que le monde a vécue. Le commissaire du Sila, M. Mohamed Iguerb, n’a pas ménagé ses efforts pour un des rendez-vous culturels les plus importants d’Algérie. Les exposants français Hachette et Gallimard ont connu un grand succès au niveau de la vente d’ouvrages : livres de poche littéraires, la Pléiade, les livres scolaires, les livres scientifiques ainsi que les bandes dessinées. Le nombre d’éditeurs algériens était impressionnant, comme Casbah éditions, Barzakh, Chihab, Apic ou Dalimen, pour ne citer que quelques-uns, avec des ventes sans précédent. De nombreux espaces pour des conférences sur des thèmes multiples et riches sur l’Histoire, l’écologie, les sciences, la sociologie, la musique ont accueilli un public avide de savoirs.
L’espace « Esprit Panaf » fut l’un des lieux consacrés aux études africaines, ce qui exprime une volonté d’inscrire l’Afrique dans le champ culturel algérien. Cet espace a attiré beaucoup de visiteurs intéressés par les littératures africaines. Durant une semaine, il y a eu une programmation riche et variée autour de textes d’Afrique grâce à la présence de romanciers et d’acteurs de la vie culturelle africaine venus de différents pays d’Afrique, comme le Sénégal, le Tchad, le Mali, la Mauritanie, le Congo, le Cameroun, le Togo et, bien entendu, l’Algérie. Des écrivains et des acteurs culturels étaient présents, à l’instar de Sissi Ngom, Bios Diallo, Diadie Dembele, Sami Tchak, Mahamat Saleh Haroun, Réassi Gangoueus, Akli Tadjer, Benaouda Lebdai, Ahmed Bedjaoui, Amina Bekkat, Youcef Immoune, Rim Mouloudj, Abderrahmane Khélifa et Sarah Kouider. Des chercheurs algériens abordèrent des thèmes très divers comme la question des femmes dans les textes africains dans la perspective du nouveau siècle 2022. Le rôle des romancières africaines fut souligné, car ces dernières ont dépassé le colonial pour mettre en scène les problématiques du XXIe siècle. Moi-même, j’ai analysé l’évolution des littératures postcoloniales africaines dans un monde globalisé. L’épineuse question de la restitution des œuvres d’art se trouvant dans les musées français à l’Afrique a suscité des débats fructueux, soulignant le rôle de pays comme le Bénin, le Sénégal ou l’Algérie dans cette revendication. La romancière Sissi Ngom et l’archéologue algérien Abderrahmane Khélifa ont eu des prises de paroles entendues par le public présent.