Le ngalakh, plat unificateur des chrétiens et musulmans du Sénégal

Must Read

Selon leurs goûts, certains y ajoutent du coco râpé, de la banane coupée en petites tranches, de la pomme, rouge et/ou verte, sans compter les petits ingrédients comme la fleur d’oranger, la muscade en poudre et autre sucre vanillé. Le rendu est un succulent mets, couleur marron, servi par les familles chrétiennes, dans tout le Sénégal. Comme cela se passe lors des fêtes de l’Aïd comme Kébir (korité ou tabaski) où les chrétiens sont les invités royaux des musulmans avec qui ils partagent les repas de toute la journée, la fête de Pâques ne déroge pas à cette règle de partage.

Comme les années précédentes, mais encore plus cette année, où les deux religions ont vu leurs périodes de jeûne se rencontrer, la symbiose est encore plus parfaite. Le soir, la distribution de Ndogou (plat de rupture du jeûne) est assurée par musulmans comme chrétiens. Depuis plus d’une semaine, les moulins, de mil comme d’arachides grillées, fonctionnent à plein régime. Par endroits, c’est une longue queue depuis deux jours. Il faut apprêter la pâte d’arachide comme la farine de mil, pour faire le jus et les granulés.

« Cela fait une semaine que ma machine fonctionne sans arrêt. Je dois honorer mes délais fixés aux clients. La date butoir était ce jeudi, car les femmes doivent tout apprêter pour procéder à la distribution de Ngalakh, demain vendredi », confie Modou Sarr, meunier, qui a obtenu la dérogation de certains clients qui auront leur farine ce vendredi matin. Devant son local où bourdonne le bruit de son moulin à courroie, une véritable file indienne. Chacun veut faire moudre son mil.

C’est la mobilisation dans tous les foyers chrétiens, où les femmes se donnent rendez-vous pour aider la voisine à réussir la préparation de la fête. Calebasse sur les jambes, chaque femme, avec une dextérité incroyable, effectue de la main un mouvement constat de rotation, pour transformer la farine de mil en granulés d’environ 2mm de diamètre. Une fois ces granulés formés, le produit est passé à la vapeur jusqu’à cuisson.

Il arrive pour certains, de faire traverser les frontières régionales à cette préparation envoyée parfois à des parents, proches ou amis. En attendant dimanche de Pâques, où le même partage de repas est effectué, toujours au domicile des familles chrétiennes où tout se prépare, dans la communion entre les deux religions. Dans un respect strict des recommandations de chaque bord.

De la viande de porc en abondance, pour les chrétiens, mais aussi du poulet et parfois du mouton pour les frères et sœurs musulmans qui, naturellement, se sont toujours appropriés cette fête de Pâques. Comme c’est le cas pour Noël dont la célébration est générale. Ce soir, aucune famille sénégalaise ne dormira sans quelques pots ou autres sachets de Ngalakh dans son réfrigérateur. Après avoir bien ingurgité de grosses quantité de ce plat qui a su consolider la fraternité entre musulmans et chrétiens de ce pays d’Afrique de l’Ouest.

SourceVudaf
- Advertisement -spot_img

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

- Advertisement -spot_img
Latest News

Salon International Des Paiements Electroniques (SIPE)

Du 25 au 27 avril 2025, Ouagadougou a plongé au cœur de la digitalisation des transactions financières, lors de...
- Advertisement -spot_img