Situation
S’allongeant sur près d’une centaine de kilomètres d’est en ouest, le chott el-Jérid se prolonge à sa pointe orientale par le Chott el-Fejaj. Déployé sur un axe est-ouest entre Nefta à l’ouest et El Hamma à l’est, l’ensemble couvre pratiquement la largeur du Sud tunisien, entre le golfe de Gabès et la frontière algérienne, respectivement distants du chott d’une vingtaine de kilomètres. Le chott el-Jérid est situé dans un creux synclinal, à la limite entre les chaînons montagneux tunisiens et la plateforme saharienne.
Le Chott el-Gharsa en Tunisie puis le Chott Melrhir en Algérie terminent cet ensemble de dépressions fermées à évaporation intense. Le Jérid, le Fejaj et le Gharsa sont « de vastes sebkhas. Mais on continuera à les désigner par le chott, nom consacré par l’usage ».
Présentation du paysage
Étendues aventureuses
Le Jérid et le Fejaj ne possédant aucune altitude inférieure à 15 mètres, ils sont donc au-dessus du niveau de la mer, contrairement à une idée répandue et à la différence du Melrhir qui possède des altitudes négatives jusqu’à -30 mètres. La surface de l’intérieur des chotts est celle de sebkhas : couverte d’une croûte argileuse sans végétation, tapis constitué de cristallisations salines diverses et de sable agglomérés, et bordée, à la périphérie et sur des largeurs variables, par une steppe halophile (localement appelée hamdha) qui justifie l’appellation de chott proprement dite. Selon Hédi Ben Ouezdou, « pendant l’hiver, on peut observer une nappe superficielle d’épaisseur variable qui couvre les chotts. Par contre, au cours de la longue période sèche de l’été, la lame d’eau superficielle cède la place, après évaporation, à une mince pellicule de sel ».
Cette hamdha constitue le terrain de parcours des chameaux. À l’exception de quelques pistes aménagées, toutJ déplacement à l’intérieur du chott est imprudent surtout après les pluies qui transforme l’argile en vase. Une route, construite sur une digue traversant le Jérid, relie toutefois Kébili à Tozeur sur 80 kilomètres.
Une sebkha est une dépression surcreusée par déflation éolienne, qui élimine les particules d’argile floculées par le sel. La dépression est bordée par des pâturages salés (chotts), qui par extension ont donné leur nom à toute la zone.