Nous décidons de gravir ce sommet par la face sud-est avec seulement 600 m de dénivelé au lieu de 1200 m par l’autre versant. La chaleur et l’envie de voir les deux lacs ont influencé notre choix. Nous voilà parti en voiture de location jusqu’à Dindri. Après un court parcours sur un chemin carrossable, nous sommes contraints d’abandonner le véhicule. Contrairement à ce qu’indiquait notre carte, la route ne rejoint plus Lingoni.
Nous jetons un œil sur le lac de cratère (quasiment à sec) Dzialaoutsounga.
Nous traversons des cultures de maïs, tomates, choux, etc. accrochées à la pente. C’est très vert et arrosé par des sources assez abondantes.
Arrivés à proximité du lac de Dzialandzé (910 m d’altitude), nous avons la désagréable surprise d’être arrêtés par une barrière (non fermée) et un « garde » nous réclamant la modique somme de 20 euros pour « approcher le lac ». Il y aurait des billets en vente à Dindri, nous dit il, et la cahute en tôle flambant neuve dédiée à la vente n’ouvre que le week-end.
Bien que le parc du Mont Ntringui est un parc naturel d’importance internationale de 3 000 hectares et qu’il est l’un des trois sites naturels de l’Union des Comores (il inclut le Mont Ntringui, une des dernières zones forestières naturelles de l’île, et le Lac Dzialandzé, une zone humide importante pour les oiseaux et pour la préservation des zones humides), cela ne justifie pas ce prix exorbitant. En 2006, le parc est devenu site RAMSAR.
Nous lui lâchons 10 euros, soupçonnant le personnage de se les mettre dans la poche et de n’être mandaté par personne mais comme dans cette île les informations sont très difficiles à trouver, on ne peut rien vérifier.
Le chemin pour monter au sommet n’est pas très visible et nous nous lançons à travers les herbes et les trous d’eau. Les cris et les gesticulations d’un paysan nous font rebrousser chemin. Un homme (Kamal Amadi) vient vers nous en courant et nous guide vers le bon sentier à travers la zone marécageuse. Rejoignant un autre paysan, ( notre gesticulateur) ce dernier explique en riant à notre guide qu’il se demandait si nous voulions escalader la falaise car nous y allions tout droit. Ils nous laissent, rassurés sur la bonne piste, et redescendent sur Dindri par un sentier de 500 m de dénivel. Nous entamons la longue ascension du NTRINGUI. Il fait chaud et la pente est très raide, nous mettons les mains quasiment tout le temps, nous accrochant aux racines et aux branches.
La végétation est luxuriante et nous avons le plaisir d’observer des épiphytes de toute beauté (notamment des orchidées) et fougères arboricoles.
Arrivés au sommet, petite déception, nous ne bénéficions d’ aucune vue, cachée par les arbres et plissons le nez en voyant quelques déchets abandonnés. Retour par le même chemin en 3h aller-retour.
