Sénégal: Premier Symposium Des Architectes Africains

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Au Sénégal, c’était une première, les architectes de tout le continent s’étaient donné rendez-vous à Dakar pour le premier symposium des architectes africains. Pendant trois jours, du 22 au 24 mai, une centaine d’architectes ont buché sur le thème « Repenser les villes africaines pour une perspective durable ». À la clef, une déclaration commune, une série de recommandations aux États du continent pour améliorer la qualité des villes.

Spéculations foncières, croissance galopante des villes et avec quelles solutions architecturales y faire face ? Une centaine d’architectes se sont succédé de table ronde en table ronde. Une rencontre inédite, comme le rappelle Angela Mingas, architecte, venue d’Angola : « C’est la première fois, c’est wow, ça fait plus de 10 ans qu’on ne s’est pas vu et c’est la première fois en Afrique, c’est très important. » Pour elle, c’est une rencontre cruciale : « Parce que les villes ont les mêmes problèmes à travers le continent, nous avons tous cette dualité d’un centre-ville hérité de la colonisation et d’une périphérie, même si nous sommes différents, nous partageons les mêmes défis, c’est donc une opportunité inédite pour échanger des connaissances. »

Et pour Baba Seck Bali, un entrepreneur dans l’immobilier venu spécialement du Mali, il y a urgence à trouver des solutions communes : « Vous imaginez comment on va vivre à Dakar dans 20 ans, ça va être très compliqué. Trop de monde, trop d’embouteillages, trop de CO2. Le gros problème, c’est la spéculation. Malheureusement, les spéculateurs sont toujours en avance sur les planificateurs, ce qui fait que nos villes s’agrandissent dans un désordre total. »

Face à ce désordre et pour rattraper les erreurs de l’urbanisation anarchique les architectes ont produit un mémorandum commun, une déclaration de Dakar qui veut – entre autres – corriger la ségrégation spatiale, héritée de la colonisation, réaffirmer l’importance d’utiliser les solutions et connaissances architecturales du continent adapté au continent, mais aussi encourager les États à adopter des normes de constructions plus durables.

Exemple avec les briques de typha, du nom de cette plante qui pousse partout au Sénégal. Une brique bien moins polluante que le ciment. Encore faut-il en connaître l’existence comme l’explique Ernest Dione. Il codirige le bureau d’étude bio Build Africa « C’est une innovation qui demande une reconnaissance technique qui permette un recours plus systématique à ce type de brique durable comme pour la terre crue. »

Pour cela, il faut aussi augmenter les capacités de production des entreprises qui la fabrique. D’énormes chantiers qui ne réussiront que si les États africains s’emparent de ces recommandations formulées par les architectes africains.

SourceRFI
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